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Notes géographiques et historiques
 

La mer de Galilée (suite)

 

Césarée maritime
SEBQ © 2000

Les localités adjacentes

Cette mer intérieure était le centre de la vie galiléenne. La plupart des routes s'y rendaient ou circulaient autour. Même si les falaises de l'est n'invitaient guère aux déplacements, les voyageurs traversaient la dépression du Jourdain au nord et au sud. D'autres routes partaient vers Ptolémaïs, à l'ouest, vers Césarée, au sud-ouest, et vers la Judée, au sud. Voyageurs et marchands convergeaient vers cette mer. Son poisson était transporté non seulement vers les localités voisines, mais également vers Damas, Jérusalem et même l'Espagne.

     La région au nord du lac, depuis les alentours de Capharnaüm jusqu'à Bethsaïde, a constitué le principal théâtre du ministère de Jésus. Vers Gérasa, à l'est, Jésus fit une simple visite et il y rencontra seulement un démoniaque. Les évangiles ne mentionnent aucun ministère de Jésus au sud, qui était une région païenne.

     Jésus prit une décision majeure en délaissant Nazareth pour s'établir à Capharnaüm. Au lieu d'un modeste village situé sur le plateau de la Galilée, il adopta un centre industriel de pêche, avec un climat subtropical. (Mt 4,13; Mc 2,1) Établie au nord du lac, à cinq kilomètres à l'ouest du Jourdain, cette cité faisait face à la plaine de Génésareth. Elle était un foyer cosmopolite qui attirait Galiléens, Juifs et grecs.

Génésareth

La plaine de Génésareth.

     Parmi ses premières rencontres à Capharnaüm, Jésus trouva un groupe dont les membres étaient associés dans une large entreprise de pêche Cette association comprenait Zébédée et ses fils (Jacques et Jean), les frères Simon et André, ainsi que leurs employés. (Mc 1,16; Lc 5,2-10) Ce groupe possédait au moins deux barques et eut le privilège de profiter d'une pêche miraculeuse lorsque Jésus les rencontra. (Lc 5,2-7) Le centurion romain, dont Jésus guérit le serviteur, rappelle que Capharnaüm était un poste militaire et de douanes sur une large route internationale. Cet officier païen avait contribué à la construction de la synagogue dans laquelle Jésus enseigna.

     Après Capharnaüm, Bethsaïde, dont le nom signifie « la place de la pêche », attira l'attention de Jésus. Trois de ses disciples, Simon, André et Philippe, étaient nés là. Jésus fit des trajets occasionnels à travers la mer vers cette ville. (Mc 6,45; 8,22) Celle-ci était située au nord, dans le delta à l'est du Jourdain. Elle se trouvait dans le territoire grec administré par le tétrarque Philippe, qui l'avait embellie et nommée Julias, en l'honneur de la fille de l'empereur Auguste. Les évangiles rapportent que Jésus se retira à Betsaïde pour se soustraire à la domination d'Antipas sur la Galilée. (Mt 14,13; Lc 9,10)

     Vers le sud-est, se trouve l'endroit probable de la multiplication des pains, où la foule s'était rassenblée pour entendre Jésus. (Mt 14,13; Mc 6,32) C'est à cette occasion qu'une tempête, caractéristique de cette mer, s'abattit sur les disciples. (Mt 14,22s; Mc 6,48s; Jn 6,18) Les pêcheurs galiléens étaient très prudents pour se protéger contre ces bourrasques traîtresses, surtout au milieu de la journée. Elles étaient causées par des vents froids venant de l'ouest ou du mont Hermon, qui s'engageaient dans une gorge étroite pour susciter, avec l'air chaud près de l'eau, des tempêtes subites.

     L'ancinne mythologie sémitique et juive associait la mer avec les puissances mauvaises dont le Seigneur était le maître. Ce thème de la domination sur la mer, réceptacle du mal, est sous-jacent à la scène de la tempête apaisée que les quatre évangiles rapportent.

     Chorazin était une autre cité importante, à environ trois kilomètres de Capharnaüm, sur la grande route internationale, de l'est à l'ouest. Les évangiles ne rapportent aucun épisode à cet endroit, mais ils mentionnent les reproches de Jésus à cette ville, de même qu'à Bethsaïde et à Capharnaüm, pour n'avoir pas répondu à son appel.

     Au sud-ouest se trouvait le ville de Magdala, appelée autrefois Tarichaea, dont le nom grec provient du verbe « préserver ». Ce nom décrit l'industrie majeure de la localité, dont les exportations de poissons salées étaient expédiées à travers le monde romain. Avec Tibériade, ce fut le centre de la révolte juive contre les romains et l'une des dernières places en Galilée soumises par le général Vespasien.

Tibériade

Vue sur Tibériade, des falaises d'Arbel.

     Mais la cité probablement la plus importante sur le lac était la capitale d'Hérode Antipas, Tibériade. Au temps de Jésus, les Juifs n'y résidaient pas, parce qu'ils évitaient une contamination rituelle en raison de la nécropole de cet endroit. C'était une cité complètement païenne, au coeur de la Galilée romaine, avec l'architecture, les coutumes et les religions hellénistiques. Une acropole de basalte, sur laquelle Antipas avait construit son palais, surplombait la ville. Sa principale attraction consistait dans ses sources médicinales, qui attirèrent plus tard même les Juifs, lorsque Jérusalem était devenu la cité païenne de Aelia Capitolina. Même le Sanhédrin avait déménagé de Sepphoris à Tibériade, qui s'imposa comme le centre de l'enseignement rabbinique.

     Les excavations autour de la mer de Galilée ont mis au jour les synagogues de plusieurs cités. La plus célèbre est celle de Capharnaüm en calcaire blanc, construite vers 200 ap. J.-C. En contraste, la synagogue de Chorazin, en basalte noir, construite vers 250 ap. J-C., fut détruite avec l'ensemble de la ville cent ans plus tard.

     Le dernier roi juif qui régna sur au moins une partie de la Galilée fut Agrippa II (56-100 p.C.). Son royaume minuscule se trouvait à l'est du Jourdain, tandis qu'un procurateur romain administrait la Galilée proprement dite. Mais Néron donna à Agrippa les cités côtières de la mer de Galilée: Tibériade, Tarichaea-Magdala, Bethsaïde-Julias et 14 villages des environs. À la mort d'Agrippa, la province romaine de Syrie absorba tous ces territoires.

Jean-Louis d'Aragon, SJ
Bibliste, Montréal

 

 

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