INTERBIBLE
Au son de la cithare
célébrer la paroleintuitionspsaumespsaumespsaumes
off Nouveautés
off Cithare
off Source
off Découverte
off Écritures
off Carrefour
off Caravane
off Scriptorium
off Artisans

 

 
Célébrer la Parole

 

orant
Imprimer
Premier dimanche de Carême A - 21 février 1999
 

En toute fidélité

 

Jésus tenté au désert (Mt 4,1-11)
Autres lectures : Gn 2,7-9. 3,1-7a; Ps 50; Rm 5,12-19

Ah! les tentations! Elles nous guettent à chaque coin de rue. Les truffes au chocolat de la pâtisserie, les boucles d'oreilles de la bijouterie, le p'tit verre avant de prendre le volant et même... la serveuse au restaurant! Oui, dans le langage courant, une tentation prend bien souvent une connotation morale. Cela relève du domaine des plaisirs de la vie. Ce qui n'est pas essentiel et qui risque d'éveiller nos sens n'est sans doute « pas très catholique ». Il en va bien autrement dans le récit des tentations de Jésus. Si le démon l'invite à changer les pierres en pain, ce n'est pas dans le but de le faire pécher par gourmandise!

     Dans le récit de Matthieu, les tentations tournent plutôt autour de l'idée de trahison, comme dans la première lecture d'ailleurs. Jésus refuse les avances du démon pour ne pas trahir la confiance de son Père qui vient de l'appeler « mon Fils bien-aimé ». Il montre donc qu'il est ce que le peuple d'Israël n'a jamais réussi a être parfaitement: le vrai Fils de Dieu. Il réussit à se montrer parfaitement digne de ce titre.

     Comment cet épisode de la vie de Jésus peut-il éclairer notre propre vie, notre expérience quotidienne? À moins d'être quelque peu perturbés psychologiquement, nous ne saurions prétendre que le démon se présente à nous comme dans le récit évangélique. Et d'ailleurs, qui pourrait affirmer que le texte rapporte fidèlement les faits, tels qu'ils sont survenus? Il s'agit probablement plutôt d'une représentation symbolique et imagée de l'ensemble des tentations qui guettèrent Jésus tout au long de sa vie. Cela n'empêche pas qu'elles se soient manifestées de façon bien réelle, par le truchement des gens ou des événements. Ce qui importe d'examiner, c'est bien plutôt la nature des tentations dont il est question. La tentation de transformer les pierres en pain équivaut à réduire le réel, la création, la nature à un garde-manger pour satisfaire son estomac. Ou encore à tenter d'avoir la mainmise sur notre monde, sans égard pour son caractère sacré. C'est aussi le refus de sentir en son corps les limites de la condition humaine. En résistant à cette tentation, Jésus montre que la force de l'être humain c'est d'être plus qu'une bête qui se contente d'assouvir son appétit.

     Jésus est ensuite tenté de mettre le Seigneur à l'épreuve, d'exiger quelque chose de Dieu, en vertu de son titre de Fils. Jésus montre que le fait d'être baptisé ne donne aucune protection magique qui permettrait à quelqu'un de se conduire en irresponsable.

     La troisième tentation est celle de l'idolâtrie. L'idée ne nous viendrait peut-être pas aujourd'hui de nous prosterner devant des représentations de divinités païennes. Mais l'idolâtrie existe, quand une valeur absolue est accordée à quelqu'un ou quelque chose qui ne le mérite pas. Les exemples ne manquent pas. Le fanatisme, qu'il soit de type religieux, politique ou tout autre en constitue la manifestation la plus évidente.

Jean Grou

Source: Le Feuillet biblique no 1742. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

Chronique précédente :
En Jésus, tout se tient!