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Célébrer la Parole

 

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Dimanche de l'Épiphanie B - 2 janvier 2000
 

 Le temps d'y voir clair!

          La visite des mages (Mt 2, 1-12)
          Autres lectures : Is 60, 1-6; Ps 71; Ep 3, 2-3a.5-6

 

Si nous nous fions au langage populaire, nous célébrons la fête des « rois mages ». Cette mise à niveau élève les visiteurs étrangers au rang du dirigeant de Jérusalem, le roi Hérode. Cependant, en ajoutant ce titre, nous atténuons le drame du texte. Nous limitons le conflit à la seule arène politique. Dans le texte, la rencontre se fait entre le savoir et le pouvoir.

     L'épisode (tel que raconté par l'évangéliste) concerne la découverte d'un savoir, ou, pour parler en termes théologiques, une révélation du Dieu vénéré à Jérusalem, ouverte à toutes les nations qui respirent sous le soleil. Nous sommes mis en présence d'un révolution gérée par Dieu, puisqu'il se manifeste en songe pour anéantir la portée de la parole toute-puissante du roi.

     Pour actualiser l'évangile, il ne faut pas négliger ces détails, Ils nous invitent à vivre un choix lourd de conséquences. Nous contenterons-nous de vivre à la remorque d'une parole limitée à ses propres intérêts? Ou vivrons-nous au rythme d'une Parole aux horizons immenses, une Parole qui ouvre des chemins imprévus?

     Un autre élément du texte a pu conduire à généraliser l'usage du terme « rois mages ». Il s'agit des nobles présents offerts à l'enfant. Les cadeaux princiers, l'or en particulier, semblent confirmer la richesse et le pouvoir de ceux qui les offrent. De fait, les cadeaux offerts disent surtout quelque chose de la dignité de celui à qui ils sont destinés. Jésus enfant reçoit l'or d'un roi, l'encens d'un Dieu, la myrrhe pour l'embaumement de qualité. Serons-nous assez attentifs à ces détails pour réévaluer à la hausse la considération que nous portons à l'enfant de la crèche? Saurons-nous dépasser les apparences du romantisme néonatal pour accueillir le don définitif d'une connaissance de Dieu définitive, car offerte par lui-même?

     L'Épiphanie arrive au terme d'une quinzaine épuisante de festivités familiales et sociales. Elle est célébrée avec bien peu d'éclats dans nos églises et nos familles. Les traditions orientales de l'Église devraient nous faire un peu honte. Que la grande année jubilaire se termine en 2001 non à Noël mais à l'Épiphanie devrait aussi remettre en cause nos habitudes un peu laxistes quant à la célébration de la « Noël des nations ». L'enjeu est élevé, car un choix fondamental est offert aux fidèles. Ou l'on se limite à ses propres intérêts, ou l'on ose rester disponible pour les projets de Dieu, come les mages qui cherchent.. et changent de projet de retour.

Alain Faucher, ptre

 

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1978. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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Le témoignage des aînés