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Quatrième dimanche de Carême C - 25 mars 2001
 
La miséricorde, richesse de Dieu

Le Père miséricordieux (Luc 15,1-3.11-32)
Autres lectures: Jos 5,9a.10-12 ; Ps 33 (104) ; 2 Co 5,17-21

 

La parabole de l'enfant prodigue, ou du père miséricordieux, est un chef-d'oeuvre de composition littéraire et théologique de l'Évangile selon saint Luc. Cette parabole atteint un sommet dans l'enseignement que livre Jésus sur la miséricorde de Dieu. Plus que les deux paraboles précédentes, celle-ci dessine les traits du visage de Dieu, le Père de toute miséricorde. Là où le berger et la femme se réjouissaient d'avoir retrouvé qui sa brebis égarée, qui sa pièce d'argent perdue, ici la joie du père est à son comble. Le fils retrouvé est la chair de sa chair et l'os de ses os, alors que la brebis et la pièce d'argent n'étaient que des biens. Cette parabole met davantage en valeur le lien vital qui unit Dieu à l'être humain, même si celui-ci quitte pour un temps la maison familiale. Le péché apparaît alors comme une façon de tourner le dos à l'amour du Père, l'être humain préférant trouver en lui-même et par lui-même le plein épanouissement de son être.

Le père retrouvé

     Le père de la parabole éprouve des difficultés avec ses deux fils. Le cadet quitte la maison avec sa part d'héritage, une façon de dire à son père qu'il le considère comme mort. Le fils aîné, qui n'entre pas dans la joie de son père au retour de son fils, révèle sa vraie nature. Il a toujours considéré son père comme un maître qu'il s'efforçait de servir, pensant ainsi lui vouer une vénération filiale exemplaire. Il partageait ses biens comme s'ils étaient à lui, mais il ne partageait pas son amour et son affection. Sa colère révèle chez-lui une absence de la maison familiale sous couvert de présence dévouée aux affaires de son père. Cette absence est d'autant plus profonde qu'il ne reconnaît pas dans le fils cadet son propre frère. Lui aussi se comporte comme si son père était mort.

     L'attitude du père à l'égard de ses deux fils démontre de sa part un désir d'être reconnu comme un père qui n'a qu'une seule richesse à partager: son amour. Le fils cadet découvre cet amour alors qu'il pensait ne plus en être digne, à la suite de l'affront qu'il avait fait à son père. Le fils aîné, quant à lui, devra apprendre à donner une réponse d'amour à l'égard de son père et de son frère.

     N'en est-il pas ainsi dans notre relation avec Dieu? Nous pouvons savoir que Dieu nous aime, mais tant que nous ne nous aurons pas laissés relever par cet amour de miséricorde au cœur de nos détresses, nous aurons peine à en mesurer toute la grandeur.

Yves Guillemette, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1833. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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