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Vingt-troisième dimanche ordinaire C - 9 septembre 2001
 
Le risque d'être disciple

Renoncer à tout pour suivre Jésus (Lc 14,25-33)
Autres lectures: Sg 9,13-18; Ps 89(90); Ph ,9-17

 

Jésus énonce trois obstacles qui peuvent empêcher de devenir son disciple: les liens familiaux (v.26), le refus de prendre sa croix (v. 27), l'attachement aux richesses (v.33). A première vue, les exigences posées ici par Jésus semblent absolues: toujours et partout, il faudrait rompre avec sa famille, accepter de porter sa croix, se départir de tous ses biens. Notons cependant que le verbe employé, en chaque occasion, est au présent, non au futur: il ne peut pas être mon disciple (et non pas: il ne peut pas devenir mon disciple). Il ne s'agit donc pas d'une condition préalable à l'entrée dans la communauté des disciples mais de quelque chose qui peut se produire dans le cours de la vie d'un disciple.

     Le discours de Jésus se comprend mieux dans le contexte des persécutions qui ont marqué la vie des communautés chrétiennes des premières générations. Jésus lui-même doit faire face à l'hostilité grandissante des représentants du judaïsme officiel de son temps et il prépare les siens à affronter, eux aussi, l'opposition. Prendre la croix et marcher à la suite de Jésus (v.27), dans ce contexte, ne signifie pas seulement supporter les contrariétés de la vie mais accepter, par fidélité à Jésus et à son message, d'aller comme lui jusqu'au don de sa vie. La rupture avec la famille est à comprendre dans le même contexte: il est certain que l'option pour ou contre Jésus et son évangile a divisé des familles. Pour demeurer disciple, il faut être prêt à accepter même la rupture avec les personnes qui nous sont les plus chères. La troisième condition, l'abandon des biens (v.33), représente un choix important aux yeux de Luc, qui y insiste beaucoup dans son évangile. Il est certain qu'en toutes circonstances, l'attachement aux richesses est un obstacle important sur la voie du Royaume. Par ailleurs, l'histoire nous apprend qu'une des peines infligées aux chrétiens fut souvent la confiscation des biens. Jésus attend de ses disciples qu'ils acceptent de se laisser dépouiller plutôt que de renoncer à lui.

     Les petites paraboles (v.28-30 et 31-32) peuvent être interprétées de deux manières différentes. On peut y voir un exemple de prévoyance: comme le constructeur et le roi guerrier, le disciple doit prévoir ce qu'il lui en coûtera de suivre Jésus et se demander s'il est capable d'un tel renoncement. Ou bien, il s'agit d'un exemple par le contraire: Jésus présente deux personnages qui calculent longuement leurs ressources et leurs possibilités alors que le vrai disciple, lui, doit abandonner tous ses biens (v.33) et faire confiance à la seule richesse qui compte, celle du Royaume. Que l'on privilégie une lecture ou l'autre, il s'agit, dans chaque cas, d'une invitation pressante à vivre le radicalisme de l'engagement à la suite de Jésus.

Jérôme Longtin, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1848. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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Des propos de table fort nourrissants!