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Vingt-septième dimanche ordinaire C - 7 octobre 2001
 
Servir d'abord

Servir avec humilité (Lc 17, 5-10)
Autres lectures: Ha 1, 2-3 ; 2, 2-4 ; Ps 94 (95) ; 2 Tm 1, 6-8.13-14

 

Jusqu’au milieu des années soixante, l’Église d’ici a rendu d’innombrables services: en éducation, en santé, en services sociaux. Bien sûr, on peut se questionner sur son omniprésence et sur son hégémonie sur les questions morales notamment. N’empêche que l’Église se voulait avant tout au service de Dieu et de la population, malgré de regrettables abus et malentendus historiques.

     Sauf exception, les religieux et religieuses de l’époque n’ont pas connu la gloire. Dans certains cas, jamais même on ne leur a témoigné la moindre reconnaissance. Au contraire, ils et elles ont parfois été soupçonnés ou même accusés d’abus de toutes sortes, pas toujours avec raison (ce qui n’enlève rien aux méfaits réels qui ont pu survenir). Le mot d’ordre était, semble-t-il: "Nous sommes des serviteurs quelconques: nous n’avons fait que notre devoir", comme Jésus l’enseigne à ses disciples. Il n’existe pas de temple chrétien de la renommée, comme il en existe pour le sport et le cinéma. Bien sûr, il y a les saints et saintes, bienheureux et bienheureuses. Mais ce n’est pas tant leur gloire personnelle qu’on souligne mais comment elles et ils ont reflété la sainteté de Dieu dans leur vie.

     La situation de l’Église a bien changé depuis quelques dizaine d’années. Elle n’a cependant pas délaissé son engagement au service de la société. Les lieux d’intervention se sont déplacés et l’étiquette " chrétienne " est plus discrète. Mais l’essentiel demeure: aujourd’hui comme autrefois, des hommes et des femmes d’Église (religieux et laïcs) offrent à la population des ressources en tous genres. Et de nos jours encore, la reconnaissance et la gloire ne se trouvent pas souvent au fil d’arrivée. Le mot d’ordre demeure le même: " nous n’avons fait que notre devoir ".

     Le devoir du service humble et discret est sans doute l’incarnation la plus éloquente de l’Évangile. On pourrait évidemment voir les propos de Jésus de manière négative et trouver ses recommandations peu valorisantes. À quoi bon se donner de la peine si on ne peut espérer quelque reconnaissance? Pas très motivant tout ça! Mais ne sautons pas trop vite aux conclusions. Dans l’exemple apporté par Jésus, il va de soi que le maître ne manifeste aucune reconnaissance particulière à l’endroit de son serviteur. Ce n’est pas parce qu’il n’apprécie pas la valeur de son travail. C’est simplement dans l’ordre des choses que le serviteur voit au bien-être de son maître. De la même façon, c’est dans l’ordre, dans l’esprit de l’Évangile que le service ne vise pas d’abord à gagner la reconnaissance du public. Il vise en premier lieu le bien-être du prochain.

Jean Grou

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1852. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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