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Troisième dimanche de Pâques C - 29 avril 2001
 
Le Ressuscité, les apôtres, l'Église

Jésus annonce à Pierre sa vocation (21,1-19)
Autres lectures : Ac 5, 27b-32.40b-41 ; Ps 29 (30) ; Ap 5, 11-14

 

Depuis Pâques, la liturgie nous fait contempler le Christ ressuscité à partir de ses manifestations à Marie-Madeleine (Jn 20,1-9) et aux disciples: le soir de Pâques, puis huit jours après (20,19-31), et, ensuite sur les bords du lac (21,1-19). Mais ces récits nous présentent-ils le film des événements? Que sous-tendent ces présentations?

     Les apparitions, il faut le constater, sont un langage pour dire l'indicible de ce qui est advenu et nous aider à saisir la portée du mystère du Christ. Dans ces récits, le Ressuscité a toujours l'initiative de la rencontre, lui qui est entré dans une vie qui n'est plus assujettie au temps et à la mort. De leur côté, les disciples identifient le Ressuscité avec Jésus de Nazareth; ils prennent conscience de leur envoi en mission, c'est-à-dire qu'ils doivent continuer l'histoire de Celui qu'ils ont suivi un jour et qu'ils viennent de reconnaître. Et cette histoire sera désormais radicalement nouvelle, inédite.

     Tous ces éléments se retrouvent dans l'apparition près du lac, de la pêche surabondante (vv. 3-11) au repas (vv. 12-13), et de celui-ci au dialogue Jésus-Pierre (vv. 15-19). On constate également que le langage symbolise des réalités autres. Ainsi, les disciples qui sont retournés à l'exercice de leur métier, et qui, en ce moment, ne prennent pas de poissons, voient leurs efforts récompensés lorsque Pierre obéit à l'inconnu. Comment ne pas voir là une sorte de parabole vivante de la mission ecclésiale des apôtres et de sa fécondité? Les 153 poissons bien comptés - chiffre indiquant la plénitude et la totalité - soulignent que tous les humains sont appelés à bénéficier de ce que la croix a accompli: le rassemblement des croyants à travers le temps s'effectue dans l'unité.

     La pêche féconde où le Christ se tient comme en retrait, sans attirer l'attention, est tout de même le lieu où il donne des indices, où il fait signe: « Jetez le filet à droite de la barque et vous trouverez. » (v. 6) Le disciple aimé, comme en un éclair, a tout de suite l'intuition d'une présence. Au moment du repas, l'atmosphère, le geste de Jésus déclenchent l'émoi et la joie des disciples. Ils ne posent pas de question, mais la manière qu'a l'inconnu de faire les choses provoque la rencontre de foi, cette foi qui va du signe à l'adhésion. Ce repas, pour l'évangéliste, se révèle le signe d'une réalité spirituelle permanente. Les disciples qui reçoivent le pain et les poissons annoncent et préfigurent le mystère de la présence réelle du Ressuscité qui, dans le repas eucharistique, fait vivre la communauté.

     Le dialogue final insiste sur l'attachement profond de Pierre et son engagement total. Choisi par le Ressuscité, il devient le premier responsable de la communauté rassemblée par Jésus. En résumé, tout dans cet Évangile met l'accent sur l'Église de Pâque et sur la présence du Ressuscité qui la vivifie.

Julienne Côté, CND

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1838. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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De la peur à la foi au Ressuscité