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Cinquième dimanche de Carême A - 17 mars 2002
 
Rendez-vous avec la vie

Mort de Lazare et retour de Jésus en Judée (Jean 11, 1-45)
Autres lectures: Ez 37, 12-14 ; Ps 129 (130) ; Rm 8,8-11

 

Le carême tire à sa fin et la liturgie nous propose un passage de l'évangile de Jean où survient une résurrection. Déjà, nous voici aux portes de ce mystère de Pâques que la Veillée pascale illuminera de tous ses feux. Dès son séjour terrestre, le pouvoir de Jésus sur la vie, qu'il tient de son Père, se révèle dans cet épisode qui met Lazare en vedette.

     Mais attention : oui, Lazare est au coeur du récit. Il déclenche l'intrigue. Les dialogues se réfèrent à sa mort. Pourtant Jésus est le personnage principal, celui en face duquel chacun et chacune se situe. Outre Lazare, plusieurs autres acteurs interviennent. Deux de ceux-ci occupent une place particulière : les soeurs de Lazare, Marthe et Marie. Ces deux femmes apparaissent aussi dans un récit de l'évangile de Luc (10, 38-42). Jésus voit alors en Marie celle qui a choisi la meilleure part. Elle tient le beau rôle tandis que Marthe lui sert de faire-valoir. Jean inverse l'ordre des choses dans le récit évangélique d'aujourd'hui. Juste retour du balancier, Marthe apparaît ici comme l'exemple et Marie, le contre-exemple.

     Les deux soeurs s'adressent à Jésus de manière semblable, mais significativement différente. Toutes deux l'abordent ainsi : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort » (vv. 21.32). Or, Marthe poursuit en témoignant sa confiance à l'égard de Jésus, même en face de la mort (v. 22). Ces remarques déclenchent un échange entre elle et le Maître qui l'amène à confesser sa foi sans équivoque (v. 27). Marie, elle, s'en tient à la première phrase, qui prend ainsi le ton d'un reproche. De plus, elle demeure du côté de la mort, se confinant à son rôle de pleureuse (vv. 32-33).

     L'intérêt de ces deux personnages tient à ce qu'ils nous renvoient à nous-même, comme le fait le récit de l'évangéliste Luc où les deux soeurs reçoivent Jésus chez elles. À laquelle ressemblons-nous? À Marie, qui se laisse submerger par le deuil et se confine dans une tristesse qui la paralyse? À Marthe, encline à laisser le Christ et sa parole la travailler dans ce moment sombre? Marthe n'est pas indifférente à la douleur de la mort: comme sa soeur, elle vit un deuil (v. 19). Mais, contrairement à Marie, elle se laisse toucher par la présence de Jésus, envahir par sa lumière afin de ne pas trébucher (vv. 9-10). Difficile d'arriver à une réponse claire et définitive. Le carême est un temps de passage au cours duquel nous faisons face aux plus grands des mystère: celui de la vie et celui de la mort. La foi au Christ apporte une lumière. Ouvrirons-nous les yeux?

Jean Grou

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1875. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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