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Vingt-huitième dimanche ordinaire A - 13 octobre 2002
 
R.S.V.P.

Le banquet de noces (Matthieu 22, 1-14)
Autres lectures: Isaïe 25, 6-9; Ps 22 (23); Philippiens 4, 12-14.19-20

Quand avez-vous pris part à un repas de noces pour la dernière fois? Il y a quelques jours? Quelques mois? Quelques années? Ça n'arrive pas à tous les jours... Aussi, on en garde habituellement un souvenir heureux. Un tel événement se veut un temps de réjouissance et de bien-être partagé. Pas étonnant que la Bible recourt souvent à l'image du festin de noces pour traduire la joie à laquelle Dieu nous appelle auprès de lui. Comme dans cette parabole des invités au festin.

     En fait, la parabole s'apparente à une allégorie, c'est-à-dire une mise en scène où chaque élément représente une réalité bien précise. Ainsi, le roi représente Dieu, image courante pour le décrire dans l'Ancien Testament. Le festin illustre le bonheur messianique. Le fils du roi, c'est le Christ, la raison d'être de l'invitation. Les envoyés représentent les prophètes et les apôtres, qui interpellent le peuple au risque de leur vie. Les invités, ce sont les Juifs qui refusent d'adhérer au Christ et à son message. Les inconnus invités à leur place, ce sont tous ceux que l'Église accueille dans leur diversité. L'incendie de la ville serait la destruction de Jérusalem en l'an 70, drame que les chrétiens d'alors voyaient comme une punition divine causée par le refus des Juifs de croire en Jésus.

     Cette allégorie explique comment l'Église a pris forme et rend compte de sa composition à l'époque de l'évangéliste. Les Juifs ayant refusé de suivre Jésus, les apôtres n'ont eu d'autre choix que de se tourner vers les païens. Dans sa grande bonté, Dieu invite les bons comme les mauvais. Si le récit se terminait au verset 10, le message serait simple : les Juifs ont eu tort de refuser l'invitation. Ils ont raté leur chance. À nous chrétiens et chrétiennes d'en profiter. Or, l'évangéliste introduit une nouvelle scène au récit (vv. 11-14) qui évite une telle lecture.

     Dans la logique de l'allégorie, les nouveaux invités correspondent à celles et ceux qui ont répondu à l'appel du Christ. Le fait de ne pas porter le vêtement approprié signifie davantage qu'un simple accroc aux convenances. Le vêtement révèle les sentiments intérieurs du personnage. Ce convive se présente à la fête sans avoir l'intention d'y participer vraiment. En d'autres termes, dire oui du bout des lèvres ne suffit pas. Le refus des premiers invités dans les versets 1 à 10 devient alors bien plus qu'une flèche dirigée contre les Juifs. L'ensemble de la parabole souligne que le Royaume n'est pas un droit mais un don, une grâce du Seigneur dans son immense amour. Le refus des uns n'entraîne pas le droit des autres à quelque dû que ce soit de la part de Dieu. Pour que le don soit réel, il doit y avoir une réponse appropriée.

Jean Grou

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1897. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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