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Septième dimanche ordinaire B - 23 février 2003
 
Par tous les moyens!

Jésus guérit un paralysé (Marc 2, 1-12)
Autres lectures : Isaïe 43, 18-19.21-22.24c-25; Ps 40 (41)
2 Corinthiens 1, 18-22

 

De toutes les scènes de miracles racontées dans les évangiles, celle-ci est sans doute la plus spectaculaire. Le paralysé hissé sur un toit avec sa civière puis descendu par un trou au-dessus de la foule qui remplit la maison, voilà qui frappe l'imagination et se fixe dans la mémoire. Cependant, Marc a sans doute voulu faire plus que raconter une histoire qui sort de l'ordinaire. Ces détails servent d'abord à illustrer la foi des porteurs - et probablement celle du paralytique lui-même - qui est l'élément déclencheur des événements qui suivent. En effet, devant l'apparition inattendue du malade, par le toit, les spectateurs ont pu être impressionnés par l'imagination, l'audace, voire la témérité des porteurs; Jésus, lui, y voit une manifestation de foi (v. 5).

     Dans cette aventure, le rôle des porteurs est fondamental; sans eux, le paralytique n'aurait jamais pu atteindre Jésus; il serait resté prisonnier et de son infirmité et de son péché. Il doit sa libération à la foi et à l'audace de ses porteurs. Si leur démarche s'est révélée efficace dans le cas raconté dans l'évangile, elle peut l'être aussi chaque fois que des chrétiens et des chrétiennes prennent le risque de servir d'intermédiaires entre Jésus et quelqu'un qui reste paralysé par le doute, les préjugés, l'ignorance.

     À la fin de l'épisode, celui qui était entré en scène couché sur une civière, porté par ses amis, repart debout, portant lui-même son brancard. La parole de Jésus a comme effet de délivrer l'être humain de tout ce qui l'empêche de vivre pleinement sa dignité d'enfant de Dieu.

Le pardon des péchés

     Dans le judaïsme, le pardon des péchés est lié au système compliqué des sacrifices pour le péché dont le rituel est décrit dans les chapitres 4 et 5 du Lévitique. Lorsque Jésus déclare au paralytique : tes péchés sont pardonnés, il court-circuite toute la procédure habituelle du pardon. Il ne va pas jusqu'à dire : je te pardonne, mais en affirmant que les péchés sont pardonnés, il se donne le pouvoir de parler au nom de Dieu, de prononcer une parole qui engage Dieu lui-même. En laissant de côté toute la dimension sacrificielle, il manifeste que le pardon tient d'abord aux dispositions du cœur, au désir de conversion du pécheur. Sans doute, le paralytique et ceux qui le transportaient s'étaient-ils adressés à Jésus dans le but d'obtenir une guérison sur un autre plan. Jésus ne se contente pas de traiter les symptômes, mais il veut éliminer le mal à sa racine c'est-à-dire le péché. La guérison extérieure vient rendre manifeste ce qui s'est passé intérieurement.

Dieu fait du neuf

     La conclusion du récit, au v. 12, est plus qu'une belle finale. La foule rassemblée reconnaît que Dieu est à l'œuvre et elle lui rend grâce. Elle découvre que, en Jésus de Nazareth, Dieu agit d'une manière inédite. Puisque les péchés peuvent être pardonnés sans passer par le rituel des sacrifices prescrits, puisque les infirmes peuvent marcher sur une simple parole prononcée par cet homme, quelque chose de nouveau se produit; l'histoire de salut est entrée dans sa phase décisive : le monde neuf, annoncé par le prophète, commence à naître.

Jérôme Longtin, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1916. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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Toucher l'intouchable