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Vingt-cinquième dimanche ordinaire B - 21 septembre 2003
 
Prendre un enfant par la main

Deuxième annonce de la Passion (Marc 9, 30-37)
Autres lectures : Sagesse 2, 12.17-20; Ps 53 (54);
Jacques 3, 16 - 4, 3

 

Jésus a fréquenté les petites maisons unifamiliales de la Galilée. C'est vrai qu'on l'a vu souvent s'adresser aux foules du sommet d'une colline ou dans une barque flottant sur le lac. Toutefois, il a aimé entrer dans les maisonnettes au toit de branches et d'argile pour rencontrer le père, la mère et les enfants. Les enfants surtout! Souvenons-nous qu'il a ramené à la vie la fillette de Jaïre, l'habitation étant pleine de pleureuses.

     Aujourd'hui au cœur d'une maison comme toutes les autres en Galilée, Jésus, dans un geste étonnant, prend un enfant (serait-ce l'enfant de Pierre?), le place au milieu de ceux qui le suivent, l'embrasse et leur dit : Celui qui accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c'est moi qu'il accueille.

     Attirer l'attention sur un enfant est une idée tout à fait neuve, même dans la tradition biblique. Pour les gens de l'Ancien Testament, les enfants ne sont dignes d'aucun intérêt. On considère quelques enfants comme Joseph (Genèse 37, 2), Moïse (Exode 2, 10), Samson (Juges 13, 24), Samuel (1 Samuel 3, 1), Daniel (Daniel 13, 45), mais seulement en tant qu'ils deviendront des adultes importants dans l'histoire du salut. Ici l'enfant est considéré pour lui-même. Ce n'est ni un enfant prodige, ni un enfant qui sort de sa condition de quelque autre façon.

     On s'est étonné des brutalités dont font l'objet les enfants. Pourtant ce n'est pas nouveau. La fragilité de l'enfant semble appeler les coups. Dans toutes les civilisations, on a abusé des plus faibles et en particulier des enfants. Cela explique que Jésus ait vu dans l'enfant un autre lui-même. La lutte en faveur de l'enfant qui n'est pas encore né doit continuer. Les organisations qui protègent l'enfant battu doivent recevoir nos encouragements. Surtout il faut réformer les mentalités. L'enfant n'est pas un objet. C'est un sujet libre qu'il faut respecter. L'enfant ou le jeune en difficulté a des droits : le droit de recevoir des services, le droit de demeurer le plus possible dans son milieu naturel, le droit d'être avec ou sans ses parents selon son âge, partie prenante aux mesures qu'on lui propose.

     En d'autres circonstances, Jésus a dit : Quiconque donnera à boire à l'un de ces petits rien qu'un verre d'eau fraîche, il ne perdra pas sa récompense (Matthieu 10, 42). S'occuper des enfants apporte déjà maintes fois sa récompense.

Pierre Bougie, PSS, bibliste
Professeur au Grand Séminaire de Montréal

 

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1937. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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Jésus, élevé sur la croix et dans la gloire