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Cinquième dimanche de Pâques B - 18 mai 2003
 
Les sans-abri spirituels

L'image de la vigne et des branches (Jean 15, 1-8)
Autres lectures : Actes 9, 26-31; Ps 21 (22); 1 Jean 3, 18-24

 

Dans notre société, de plus en plus de gens déambulent dans les rues des grandes villes. Ces personnes n'occupent aucun emploi stable et ne possèdent aucun domicile fixe. Pour se nourrir, ils quémandent des dons aux passants. Pour dormir, ils se dénichent un endroit calme dans un parc… les plus chanceux peuvent compter sur les services des refuges. Le drame de la faim augmente lorsque la générosité des passants n'est pas au rendez-vous. La souffrance physique s'intensifie quand la pluie et les grands froids sévissent. S'ajoute également la détresse psychologique quand ces gens deviennent victimes de rejet. Quel triste mode de vie. Que de dignité humaine bafouée!

     Toutefois, une autre détresse afflige aussi notre société : les sans-abri spirituels. Bien qu'on n'en parle pas dans les médias, cette situation n'en demeure pas moins une catastrophe humaine. Combien de gens n'ont aucune raison de vivre sont déprimés ou ont des tendances suicidaires? Au cours des dernières décennies, le rejet de la foi a créé des itinérants spirituels. Ce drame prend d'autant plus d'importance que peu de gens viennent en aide à ce type de sans-abri.

     Heureusement, les chrétiens peuvent toujours se réfugier en Dieu pour assurer leur protection spirituelle. Dans ce sens, l'Évangile selon saint Jean utilise abondamment la symbolique du « demeurer » en Dieu. Ce verbe se retrouve 35 fois dans le quatrième évangile, et huit fois dans ce passage-ci.

     Dans l'évangile, le verbe « demeurer » signifie beaucoup plus que résider ou habiter à un endroit déterminé. Le « demeurer » biblique fait référence au grand projet de Dieu d'habiter près de son peuple (habiter parmi nous). Bien sûr, ce projet est devenu réalité en la personne de Jésus. En lui, Dieu s'unit à l'humanité, il établit sa demeure dans le monde : Demeurez en moi, comme moi en vous (verset 4). Grâce à Jésus, l'humanité peut désormais trouver sa demeure en Dieu.

     Comment pourrait-on expliquer cette union intime entre Dieu et le monde? Pour y arriver, l'évangéliste Jean utilise l'image de la vigne. Les sarments (les nouvelles pousses de l'année) sont reliés au reste de la vigne. De la même façon, les disciples demeurent unis à Jésus. Tout comme la sève circule dans la totalité de la vigne, ainsi la vie de Dieu anime entièrement le disciple. Le sarment et la vigne ne forment qu'une seule et même plante. Une unité semblable soude le disciple et Jésus. Pour demeurer uni à Jésus, il suffit de demeurer en harmonie avec sa Parole. Se mettre à l'écoute de la Parole et se laisser vivifier par elle, telle la sève d'une plante. Avec le temps, la Parole fera croître en profondeur… elle nous fera porter du fruit. De cette façon, le disciple est assuré de ne jamais devenir un sans-abri spirituel.

Daniel Montpetit, bibliste
Rédacteur à la pige du Feuillet biblique
Professeur d'informatique et de réseautique
au Collège Jean-Eudes

 

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1928. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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