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Vingt-cinquième dimanche ordinaire C - 19 septembre 2004
 
Investir dans le Royaume!

La parabole du gérant habile (Luc 16, 1-13)
Autres lectures : Amos 8, 4-7; Ps 112 (113);
1 Timothée 2, 1-8

 

Le printemps dernier, lors de la saison des sucres, j'ai visité une ferme familiale tenue par des parents d'un ami. Pour la première fois, j'ai eu la chance de faire le tour de ce genre de propriété : un champ pour la culture, une étable abritant les vaches laitières, une grande forêt et une belle cabane à sucre. Le passage d'évangile de ce dimanche me font penser à cette ferme. J'imagine les membres de la famille, se répartissant le travail sur la terre ancestrale : l'un pour traire, l'autre pour bouillir l'eau des érables ou pour labourer la terre, etc. Ainsi, tous contribuent à faire fructifier leurs produits pour assurer la vie de la famille et son avenir. Tel n'est pas toujours le cas. Certains propriétaires doivent s'adresser à d'autres ressources pour gérer leurs biens.

     C'est ainsi que le propriétaire, dans notre parabole, a confié la gérance de son domaine à une tierce personne qui devait en assurer la bonne exploitation. Il pouvait en garantir la rentabilité en louant des lopins de terre à d'autres fermiers. Le gérant était alors payé à même les profits obtenus. Plus cher il louait les terres, plus cher il pouvait être payé. Inutile de dire qu'il était tentant de faire monter les enchères aux dépens des pauvres locataires.

     Le gérant est accusé à tort ou à raison de gaspiller les biens du propriétaire. On peut interpréter son changement de stratégie comme un désir de bien préparer son avenir, en soignant ses relations, puisqu'il réalise que sa fin est proche. Or, en changeant ses objectifs, il se montre habile, ingénieux et créatif. Il passe de l'exploitation des pauvres et de la recherche du profit dans l'immédiat, à l'intérêt pour l'être humain et pour l'investissement dans l'avenir. Il est alors louangé! Non pas parce qu'il trafique les factures; mais parce qu'il est prévoyant et que, avec ingéniosité, il place la personne humaine au cœur de sa gestion. Pour assurer son avenir, ce gérant investit à la bonne place : dans les relations humaines plutôt que dans le profit financier immédiat.

     Dans cette parabole, Jésus lance un avertissement à ses disciples. L'argent et la richesse sont trompeurs lorsqu'ils nous rendent égoïstes, infidèles et malheureux. En les mettant au service des autres et en les partageant, les disciples du Christ se mettent eux-mêmes au service du Royaume. « Qui donne aux pauvres prête à Dieu; et c'est la vie qui le lui rendra », diraient les sages.

Jean-Chrysostome Zoloshi, ptre, bibliste
Coordonateur à la rédaction
du site InterBible

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1980. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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Une joie partagée