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Quatrième dimanche de Carême A - 6 mars 2005
 
S'ouvrir à la lumière

Jésus, lumière du monde, donne la vue à un aveugle
(Jean 9, 1-41)
Autres lectures : 1 Samuel 16, 1.6-7.10-13a; Ps 22 (23);
Éphésiens 5, 8-14

 

Nous avons souvent des divergences avec les autres. C'est normal et parfois souhaitable pour le progrès de la vérité. Cependant, quand les insultes, les abus de langage et les menaces font partie de l'argumentation, ce n'est plus un échange de vues. Quand la discussion se tourne en colère, et qu'on a recourt à des mots blessants et à des insinuations malveillantes, cela signifie que notre position est faible et que la cause doit être révisée.

     C'est malheureusement ce qui s'est passé dans le dialogue tendu entre l'aveugle-né et les pharisiens : Ils se mirent à l'injurier. Tu es tout entier plongé dans le péché depuis ta naissance. Cette lecture nous amène à nous poser la question : quel respect avons-nous pour ceux qui ne sont pas de notre avis? Quand les pharisiens parlent de Jésus, ils disent : le pécheur. Aujourd'hui ils diraient : le salaud. Encore là, quels mots choisissons-nous dans nos échanges, surtout quand la personne concernée n'est pas là?

     L'aveugle-né guéri a découvert Jésus dans son être profond. Il l'appelle « l'homme », « le prophète », puis enfin, titre divin, « Fils de l'homme ». Au lieu de connaître les autres en superficie ou selon les premières impressions, allons plus loin. Avec la familiarité vient l'observation des défauts des autres, attachons-nous plutôt aux qualités qui exigent de la perspicacité de notre part.

     Les chrétiens ont toujours vu dans l'histoire de l'aveugle-né un enseignement sur le baptême. Sa guérison démontre le pouvoir curatif de l'eau accompagnée d'une parole de Jésus. C'est sur l'ordre de l'envoyé du Père que l'aveugle-né va se laver : le nom de la piscine est Siloé qui veut dire « envoyé ». Nous nous souvenons aussi que Jésus est associé à l'eau agissante. Il avait dit à Nicodème : À moins de naître de l'eau et d'Esprit, nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu (Jean 3, 5). À la fête des Tentes, Jean nous avait expliqué une parole énigmatique de Jésus en lui appliquant ce mot de l'Écriture : De son sein couleront des fleuves d'eau vive. L'évangéliste ajoute : Il parlait de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui avaient cru en lui (Jean 7, 38-39). Cette prophétie devait se vérifier lorsque l'eau est sortie du côté de Jésus en croix (Jean 19, 34), et lorsqu'il a donné l'Esprit aux disciples après sa résurrection (Jean 20, 22).

Pierre Bougie, PSS
Professeure au Grand Séminaire de Montréal

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2004. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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La vie de Jésus : une source d'eau vive