INTERBIBLE
Au son de la cithare
célébrer la paroleintuitionspsaumespsaumespsaumes
off Nouveautés
off Cithare
off Source
off Découverte
off Écritures
off Carrefour
off Caravane
off Scriptorium
off Artisans

 

 
Célébrer la Parole

 

orant
Imprimer

4e dimanche de Pâques A - 13 avril 2008

 

 

L'autorité du berger Jésus

La parabole du pasteur, du voleur et des brebis : Jean 10, 1-10
Autres lectures : Actes 2, 14a.36-41; Psaume 22(23); 1 Pierre 2, 20b-25

Qui n’a pas déjà vu une représentation du Seigneur avec une brebis sur les épaules? L’iconographie chrétienne a rendu célèbre l’image du « Bon Pasteur », tirée du quatrième évangile. À coup sûr, personne n’a encore vu de représentation de Jésus comme « Porte des brebis »… Pourtant, Jean désigne ainsi le Christ, pour mieux faire comprendre le genre de berger qu’il est. Poussons doucement la porte, voulez-vous?

Parlons de bergers...

   En dialogue avec les Pharisiens, chefs et « bergers » des brebis d’Israël, le Jésus de Jean leur propose une parabole tout à fait « pastorale ». Il met en contraste le berger, l’inconnu, le voleur et le bandit. Ces trois derniers essaient de s’emparer des brebis en s’infiltrant dans la bergerie par un autre endroit que la porte. Pourtant, jamais les brebis ne suivront ces inconnus, car elles ne reconnaissent pas leur voix. Seul le berger, entrant par la porte de la bergerie, peut appeler les brebis qu’il connaît chacune par son nom. Les brebis peuvent bien suivre le berger, car elles écoutent et connaissent sa voix. Elles savent qu’elles peuvent se fier à lui et le suivre dehors, en toute sécurité, vers de bons pâturages.

  Cette histoire aux accents bucoliques laisse les Pharisiens pantois. Ils ne savent tout simplement pas où Jésus veut en venir avec ses voleurs, son berger et ses brebis…
  
  En bon maître, Jésus reprend l’analogie de façon beaucoup plus explicite, sans ambages, au risque de choquer son auditoire.

Porte ouverte sur la vie

  Jésus se présente aux Pharisiens comme la porte que les brebis d’Israël peuvent emprunter en toute sécurité pour sortir de la bergerie, afin de trouver le pâturage qui les soutiendra. Les assurant de ses bonnes intentions, il déclare vouloir donner la vie en abondance, contrairement aux faux prophètes avant lui qui ne sont venus que pour veiller à leur gain personnel…

  Jésus le Christ est venu dans la bergerie d’Israël afin de faire sortir ses brebis d’un judaïsme qui les affame spirituellement en les contraignant à vivre prisonnières dans un enclos. Ce type de judaïsme, borné et stérile, est précisément celui prôné par les Pharisiens du quatrième évangile, gardiens zélés de centaines de lois de tradition orale. Avec beaucoup d’élégance, mais en faisant preuve aussi d’une courageuse liberté, Jésus accuse les bergers d’Israël d’être devenus des voleurs et des bandits. Ils essaient d’imposer leur autorité sur des gens affamés de Dieu, sans les connaître par leur nom, ni veiller à leur épanouissement. Ne compte pour eux que l’enclos, dont ils ne veulent pas que les brebis sortent. Sans trop s’en apercevoir, les Pharisiens sont devenus des chefs illégitimes : volant, égorgeant et détruisant ce qu’ils souhaitaient protéger.

L'autorité du pasteur

  La parabole de Jésus demeure un avertissement général à l’endroit de générations de « bergers » de toutes sortes. Particulièrement dans le domaine religieux et spirituel, un leader ne peut s’octroyer d’autre autorité que celle que les individus qui l’écoutent lui concèdent. Un bon berger sera celui qui est à l’écoute de ses brebis, attentif à leurs besoins. Il saura s’approcher d’elles de façon ouverte et légitime, sans cacher d’autre intention que celle, manifeste, de leur faire du bien. Il (ou elle, dans le cas d’une bergère !), ne contraindra personne à sa suite. Les brebis seront ainsi toujours libres de reconnaître l’appel de Dieu dans le berger ou la bergère de leur choix. Surtout, bergers et bergères auront intérêt à ne pas tant se soucier de l’enclos de la bergerie que des brebis elles-mêmes. À bas les murs qui nous divisent! Vive le grand air et la libre circulation des brebis ! N’oublions pas que le pâturage se trouve à l’extérieur de notre demeure et que pour bien se nourrir spirituellement, il faut consentir aux risques d’un sain périple en dehors de nos sécurités…

  Le berger idéal, nous confie Jean, est cet homme qui, en étendant les bras sur une croix, a donné sa vie pour ses brebis. Du coup, il nous a ouvert la porte du ciel sans nous y contraindre. C’est lui, le bon berger ! C’est lui, la porte des brebis !

La première annonce de l'Évangile
Actes 2, 14a.36-41
Dieu a fait de lui le Seigneur et le Christ

  Saint Pierre professe sa foi publiquement le jour de la Pentecôte. Alors que la foule croyait Jésus mort et maudit de Dieu pour avoir transgressé la Loi de Moïse, Pierre le déclare vivant et assis à la droite de Dieu. Celui que beaucoup tenaient pour un faux prophète, un voleur d’identité et un bandit, un ami des collecteurs d’impôt et des pécheurs, Pierre le proclame tout haut « Seigneur » et « Christ ». L’apôtre témoigne de son expérience de pardon vécue au nom de Jésus. Il fait état de la grâce de Dieu reçue à son baptême et il offre l’Esprit Saint à tous ceux et à toutes celles qui voudraient se tourner vers le Christ. C’est lui, Jésus, la Porte du Ciel grande ouverte pour l’ensemble de l’humanité : pour nous et nos enfants et pour tous ceux que le Seigneur notre Dieu appellera (Actes 2, 39).

Une école de bergers
1 Pierre 2, 20b-25
Vous étiez errants comme des brebis; mais à présent vous êtes revenus vers le berger qui veille sur vous.

  La première lettre dite de saint Pierre souligne le devoir des brebis d’imiter leur berger. Ce n’est pas tout d’écouter la voix du bon berger et de le suivre. Encore faut-il se laisser imprégner, non seulement de son enseignement, mais surtout de son exemple ! La bergerie est en fait une école de bergers… C’est pourquoi les brebis sont appelées à tenir bon, à suivre les traces du berger, qui a offert sa vie de bon gré, sans protester ni vouloir se venger. Ainsi, les brebis grandiront et deviendront elles-mêmes bergères de leurs semblables, ouvrant elles-mêmes la porte du Christ pour leurs frères et sœurs en quête de bon pâturage.

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2139. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

Chronique précédente :
Entre amis