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6e dimanche de Pâques A - 29 mai 2011

 

 

Le Père vous donnera un autre Défenseur

Le Paraclet, Jésus et le Père viendront vers ceux qui aiment Jésus : Jean 14, 15-21
Autres lectures : Actes 8, 5-8.14-17; Ps 65(66); 1 Pierre 3, 15-18

 

Vivre à la suite de Jésus fait problème aujourd’hui. Dans notre société, on supporte peu la croyance religieuse, la foi au Christ; on la dénigre souvent avec arrogance et on critique avec véhémence l’Église. Rendre compte alors de sa foi, quand des questions sont posées, des objections soulevées, exige de la douceur et du respect; cela implique l’aide de l’Esprit qui vivifie, soutient, réconforte et facilite le respect de ceux et celles qui ne pensent pas comme nous et qui ne reconnaissent pas en Jésus, le fils bien-aimé du Père.

     Nous sommes des êtres en quête de vérité  dans une société où pullulent les marchands d’illusions. La télévision et l’Internet viennent  très souvent  amplifier les caractéristiques de surconsommation, d’individualisme et d’appétits de plaisirs des gens de notre société. Il est alors probablement plus long le chemin à parcourir pour accéder à la vérité profonde de son être. Comment parvenir à nous dégager de cette ambiance enveloppante et destructrice qui obnubile notre regard? Comment se sensibiliser à la tâche impérieuse et exaltante qui nous est offerte de découvrir un trésor caché, enfoui au coeur de nous-mêmes?

La prière de Jésus

     Au moment de quitter les siens, Jésus se soucie de ceux et celles dont il se sépare. Il leur dit: Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous: c’est l’Esprit de Vérité. (vv. 16-17). L’Esprit est celui qui, aujourd’hui, comme hier et demain, prolonge la présence de Jésus. Les disciples-témoins qui doivent continuer ce que Jésus a commencé peuvent compter sur un avocat,  un  défenseur : l’Esprit de Vérité  qui aidera à surmonter les aspérités et éviter l’essoufflement de la marche.

     Regardons comment Jésus  s’est comporté tout au long de son ministère. Il a su regarder et saisir au plus profond d’eux-mêmes ceux qui étaient des estropiés, des malmenés par la vie et les humains. Il s’est adressé à  eux avec tendresse, il ne les a pas jugés. Ce faisant, il dévoilait à ses disciples et à ses contemporains l’immense grandeur et dignité de tout être humain; il indiquait qu’il ne fallait pas se fier aux apparences extérieures, aux jugements hâtifs où percent souvent l’incompréhension, le mépris, la jalousie et la méchanceté et où tombent les condamnations. Puis, Jésus, ultimement, dans sa mort et sa résurrection, a manifesté, en vérité, que Dieu le Père est essentiellement amour.

     Jésus nous dit aussi qu’au-delà de toutes les vérités apprises dans les livres, il y a la vérité que l’on découvre en soi-même dans un espace de silence. Au-delà des manières de voir et des dires de l’entourage - louanges ou condamnations-, il y a la vérité que découvre un cœur droit, branché sur le divin, en contact avec le Souffle créateur qui crée un élan nouveau et renouvelle sans cesse notre cœur.

Le baptême et la confirmation

     La première lecture, au verset 16, indique que l’Esprit n’est pas encore venu sur les Samaritains bien qu’ils fussent baptisés. Dans le livre des Actes, le baptême pardonne les péchés.  On ne nie pas ici que le baptême  confère l’Esprit. « Il est inconcevable que l’on puisse donner le baptême sans appeler le Saint-Esprit...Il s’agit toujours d’appeler le Saint-Esprit, et non de le donner » (J. Guillet)Dans ce verset, on souligne plutôt que Pierre et Jean expriment le caractère apostolique de leur démarche auprès de Philippe et favorisent  l’unité des chrétiens de Samarie avec ceux de la communauté de Jérusalem.

La fonction de l’Esprit saint

     La fonction de l’Esprit emprunte trois aspects. Elle est, peut-on dire, d’ordre judiciaire. Comme défenseur, avocat, l’Esprit prend la défense du disciple. À l’époque de la rédaction des Actes des Apôtres et de l’Évangile selon Jean, les Judéo-chrétiens sont dans un contexte de persécution. Ils ont assisté à la lapidation d’Étienne, événement qui a conduit Philippe à annoncer la Bonne Nouvelle en Samarie (Actes 8, 5-8. 14-17).
 
     La deuxième fonction de l’Esprit est de révéler - de rappeler et d’expliquer - aux disciples tout ce que Jésus a fait (vv. 25-26) : ils ont à approfondir le mystère incommensurable de la vie de leur Maître. C’est par l’Esprit, au cœur de la prière et de la méditation, que les premières communautés chrétiennes ont perçu la nouvelle façon de la présence du Ressuscité en elles.

     La troisième fonction de l’Esprit est celle d’une mansuétude maternelle : Jésus envoie le Souffle pour ne pas laisser orphelins les siens qui doivent affronter le monde.  Ici, le monde renvoie à ceux qui n’accueillent pas Jésus et ne le connaissent pas (v. 17).

L’amour de Dieu: notre demeure

     À deux reprises, le texte évangélique affirme: Si vous m’aimez vous resterez fidèles à mes commandements... (vv. 15.21). Si vous m’aimez... Est-ce à dire que la fidélité aux commandements est la condition de l’amour de Dieu pour nous? Chez Jean, que signifie exactement cette formulation?

     Évidemment, l’amour de Dieu est toujours premier. Son amour est une invitation. En réponse, les chrétiens, bouleversés par la tendresse de Dieu, offrent, en contre-don, leur amour. Mais comment vivre cet amour? En marchant sur les traces de Jésus; en vivant  joies et peines, difficultés et revers à la manière de Jésus. Jésus a aimé ses frères et soeurs jusqu’à donner sa vie pour eux, et son commandement est l’amour, modulé de multiples façons par l‘évangéliste (15, 10-13; 1 Jn 1, 6; 2, 7-11; 3, 11-24; 4, 20-21). Voilà le critère de vérité qui authentifie le vrai croyant et son appartenance à la communauté chrétienne.

     Le désir de Dieu est le bonheur de ses enfants, tous ses enfants, sans exception. Ce bonheur est constitué de paix et de joie et se vit avec le Père et le Fils dans la relation  établie avec nous : En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi et moi en vous (v. 20; aussi v. 21). C’est l’Esprit qui insuffle en nous une réponse d’amour à l’intimité qui nous est offerte; qui attise notre élan vers le Père et nous entraîne plus loin dans l’identification au Christ Jésus; qui alimente notre désir, de croissance en croissance, pendant tout le périple de notre vie. Dans cette démarche persévérante et fidèle, notre vie est certainement vécue en vérité. Elle se livre à la louange qui exprime, à n’en pas douter, la grâce de l’Esprit en nous. Cette joie est vécue, d’un seul cœur, dans une ville de Samarie, hérétique  aux yeux des Juifs, et où Philippe annonce la bonne nouvelle du Christ (1ère lecture, v. 8).

Foi et espérance

     L’apôtre Pierre invite sa communauté à rendre compte de l’espérance qui est en elle (v. 15), dans l’humilité et la modestie, sans arrogance. À cette époque de persécution, il s’agit de témoignage devant les tribunaux. Aujourd’hui, il y va de notre capacité de dire, à qui nous interroge, ce pourquoi l’on croit, et de justifier notre option dans le respect et l’amour de celui ou celle qui, en quête de vérité, nous questionne.  Et l’engagement à l’égard du Christ passe largement par nos comportements.

 

Julienne Côté, CND

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2275. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

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