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Deux images de notre humanité

René LapriseRené Laprise | 25e dimanche du Temps ordinaire (B) – 22 septembre 2024

Deuxième annonce de la Passion : Marc 9, 30-37
Les lectures : Sagesse 2, 12.17-20 ; Psaume 53 (54) ; Jacques 3, 16 – 4, 3
Les citations bibliques sont tirées de la Traduction liturgique officielle.

L’été dernier, en regardant les jeux olympiques à la télévision et sur les réseaux sociaux, nous pouvions constater la fierté et la joie de chacune des délégations de se retrouver en France pour donner le meilleur d’elles-mêmes. Les athlètes, même pour les pays dont il n’y avait qu’un seul représentant, étaient là pour partager le fruit de leurs efforts selon leur discipline respective. Dans l’esprit des jeux olympiques, le rassemblement est l’occasion de mettre en valeur les talents sportifs de chacun, leur dépassement, dans le respect et la camaraderie. Les délégations des pays ne sont pas en opposition, mais en communion pour un monde de paix et de solidarité.

Dans les mêmes semaines que les jeux olympiques, les nouvelles télévisées nous montraient également les conflits et les guerres qui se poursuivent dans plusieurs continents. Les images sont désolantes et la mort de tant de personnes, dont plusieurs enfants, sont souvent le reflet des discours de vengeances des pays touchés par les conflits. Comment alors faire advenir la paix et la justice? Qui fera le premier pas pour faire cesser l’escalade de la violence? Comment alors espérer un message de paix et de solidarité, un peu comme à l’image des jeux olympiques?

La sagesse de Dieu

Dans la lettre de saint Jacques, l’auteur pose la question d’où viennent les guerres et les conflits? Ils viennent de la convoitise, de la jalousie, des rivalités et du combat intérieur dans chaque personne. Au contraire, la sagesse de Dieu est « pacifique, bienveillante, conciliante, pleine de miséricorde et féconde en bons fruits, sans parti pris, sans hypocrisie. »

C’est dans la paix qu’est semée la justice, qui donne son fruit aux artisans de la paix. (Jacques 3,18)

L’épître de Jacques, de cinq chapitres assez brefs, est considérée dans l’héritage chrétien comme un texte qui manifeste une conscience sociale. Le texte invite à la nécessaire et exigeante solidarité entre les humains pour plus de justice et d’égalité. Ce texte pourrait certainement inspirer encore les dirigeants politiques d’aujourd’hui pour bâtir un monde de paix au lieu de poursuivre les conflits.

Le destin des justes et des impies

Est-il nécessaire de souffrir pour mériter l’attention et la miséricorde de Dieu? Pourquoi mettre à l’épreuve les justes dans le but de voir si Dieu interviendra en leur faveur?

« Condamnons-le à une mort infâme, puisque, dit-il, quelqu’un interviendra pour lui. » (Sagesse 2,20)

Vouloir du mal de son prochain, son frère et sa sœur en humanité, n’est pas une attitude unique à ce que l’on peut lire dans le livre de la Sagesse. Il est permis de constater, non sans une grande tristesse, qu’une telle attitude est présente dans les conflits d’aujourd’hui sous le prétexte que l’autre est fautif.

La sagesse de Dieu adopte une tout autre approche. Elle est bonté et miséricorde. Comme le psaume 53 le rappelle, Dieu est notre appui, à notre écoute, attentif à faire advenir la justice et la paix.

Servir au lieu de dominer

Jésus donne une réponse déconcertante à la question de ses disciples. Qui est le plus grand, le premier? Qu’est-ce que cette question signifiait pour eux? Leur souhait était-il de connaître la gloire qu’aurait leur maître ou leur propre gloire?

« Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » (Marc 9,35)

Cette réponse brise les standards. Le chef n’est pas celui qui est le premier et qui se fait servir comme un roi. Non, Jésus leur présente le contraire. L’image d’accueillir un enfant est au cœur de la mission qui nous invite à aller vers les petits, les personnes qui sont parfois laissées de côté.

En revenant à la référence des deux images de notre humanité, les dirigeants d’aujourd’hui sont invités à servir et non à dominer, à être des bâtisseurs de paix et non faire preuve de convoitise, à avoir de la miséricorde au lieu de condamner, à faire preuve de justice et de solidarité. Comme les athlètes, sachons-nous également donner le meilleur de nous-mêmes dans le respect et la camaraderie entre les peuples.

René Laprise est diacre permanent de l’archidiocèse de Gatineau (Québec).

Source : Le Feuillet biblique, no 2857. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l’autorisation du Diocèse de Montréal.

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