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             Immaculée 
              Conception de la Vierge Marie 
             
              L'annonciation à Marie (Luc 1, 26-38) 
              
            Gabriel, l'envoyé céleste, en est à sa seconde 
              mission dans l'évangile de Luc; il avait déjà 
              annoncé la naissance de Jean-Baptiste (Lc 1, 19). 
                 Mise en relation avec l'annonce faite 
              à Zacharie de la naissance de Jean, celle faite à 
              Marie de la naissance de Jésus présente des caractéristiques 
              qui veulent souligner un paradoxe étonnant. L'annonce de 
              la naissance du plus petit, Jean, est à situer dans un cadre 
              solennel et de la plus haute dignité (le destinataire est 
              un vieillard, un prêtre, qui reçoit l'annonce au Temple, 
              dans le Sanctuaire, alors qu'il exerce une fonction cultuelle; tout 
              se passe au coeur de l'illustre terre de Judée dans l'incomparable 
              ville de Jérusalem). 
                 L'annonce de la naissance du plus 
              grand, Jésus, est à situer dans un cadre, beaucoup 
              plus humble, imprégné de fragilité et de simplicité 
              (la destinataire est une simple jeune fille, une vierge, habitant 
              une ville de Galilée, nommée Nazareth). 
                 Dès lors, la figure de Marie 
              n'apparaît-elle pas « comme une illustration de la loi 
              fondamentale de l'Évangile, que la puissance de Dieu se plaît 
              à éclater où la faiblesse humaine est plus 
              apparente »? 
                 La réponse de Marie exprime 
              le souhait que tout se déroule selon la volonté de 
              Dieu ainsi que la volonté de devenir disciple. Marie est 
              ainsi l'une des plus belles représentantes de l'attitude 
              de foi évangélique. 
            Mais qu'est-ce que l'Immaculée 
              Conception?  
                 Dans un cours de théologie 
              à l'Université Laval, à une question du professeur, 
              un étudiant répond tout haut ce que plusieurs pensent 
              tout bas à savoir qu'il a toujours cru que l'Immaculée 
              Conception référait à la conception virginale 
              de Jésus. Si cela arrive à des étudiants en 
              théologie, on peut imaginer que bien d'autres chrétiens 
              pensent de même. En réalité la définition 
              que Marie donna d'elle-même à Lourdes n'est pas souvent 
              expliquée. 
                 Marie, dès le premier instant 
              de son existence, se trouve déjà choisie et préparée 
              par Dieu, dont vient toute initiative, libre, gratuite. 
                 Marie, dès sa conception, 
              a été choisie, graciée et en même temps 
              appelée à répondre librement aux prévenances 
              divines. 
            
              * * * * *
            
            S'en remettre entre les mains d'un autre 
                 Il y a 500 ans, Christophe Colomb 
              découvrait l'Amérique. Il a bien failli ne jamais 
              y parvenir. 
                 En effet, le voyage se prolongeant, 
              les matelots perdirent patience et intimèrent à Colomb 
              d'atteindre la terre dans les trois jours sinon ils le jetteraient 
              par dessus bord et prendraient eux-mêmes la barre. Ils avaient 
              perdu confiance en leur capitaine et se préparaient à 
              diriger l'expédition eux-mêmes. 
            LIEN: Appelés à la rencontre d'un Dieu qui ne peut 
              être découvert que dans l'amour, nous sommes portés 
              à nous faire Dieu, à gérer nous-mêmes 
              notre destinée (péché originel). 
                 Marie, par la grâce divine, 
              oriente toute sa vie dans l'humble soumission à un Dieu qui 
              l'aime. Dès sa conception, elle est saisie dans le rayonnement 
              de celui qui donnera sens à sa vie (Missel Emmaüs). 
            
              * * * * *
            
            « Que soy era Immaculada Concepsiou 
              » 
                 Michel de Saint-Pierre, écrivain, 
              raconte que la première fois qu'il s'est rendu à Lourdes, 
              il est parti animé de l'esprit le plus sceptique et le plus 
              profane. C'était en hiver et Lourdes était presque 
              désert. Il y avait des réclames commerciales très 
              voyantes et pourtant il ajoute : « Je n'ai pas résisté 
              une seconde à la grotte elle-même, au seuil de laquelle 
              l'humain cesse d'exister, remplacé par une présence 
              totalement différente, surnaturelle et qui serre le cur. 
                 Dieu sait pourtant qu'elle ne payait 
              pas de mine, la petite grotte, dans ce jour d'hiver et de solitude: 
              enfumée, tapissée de béquilles qui me semblaient 
              alors trop humainement « présentes » pour émouvoir; 
              hantée de cierges blancs et de vieilles femmes noires. Et 
              puis, il y avait - il y a toujours - cette déplorable statue 
              de la Vierge qui déplaisait tant à Bernadette elle-même 
              ... 
                 Ce fut précisément 
              à travers tout cela que la présence divine se manifestait. 
              C'est là que je pouvais réaliser, pressentir la belle 
              Vierge patoisante de Massabielle qui avait dit un jour en laissant 
              trembler sa voix : « Que soy era Immaculada Concepsiou' ». 
            LIEN: Les apparitions de l'Immaculée Conception à 
              Lourdes font partie de notre héritage. Pourquoi ne pas raconter 
              cette histoire vraie et merveilleuse en ce jour de fête? 
              
            Chronique 
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