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             Le pardon, 
              libérateur de... celui qui pardonne! 
            Pardonne à ton prochain le tort qu'il t'a 
              fait; alors, à ta prière, tes péchés 
              seront remis (Siracide 28, 2). 
              Saisi de pitié, le maître de ce serviteur le laissa 
              partir et lui remit toute sa dette (Matthieu 18, 27). 
               
               
                    Un ex-détenu d'un camp 
              de concentration nazi rendait visite à un ami qui avait partagé 
              l'épreuve avec lui. 
                   «As-tu pardonné aux nazis? 
                   Oui. 
                   Mais moi, je ne l'ai pas fait. Je 
              suis encore rongé par la haine envers eux. 
                   En ce cas, dit gentiment son ami, 
              ils te détiennent encore dans leur prison.» 
                                                                                          (A. 
              De Mello, Histoires d'humour et de sagesse, p. 128) 
             
                    Dans une scène du film 
              Kandahar, qui raconte les horreurs vécues par le peuple Afgan, 
              un père Taliban se trouve face à un bandit qui prend 
              d'assaut sa famille pour voler ses biens. Cet homme dit simplement 
              au voleur : «Je te bénis quand même! Je vais 
              réciter le Coran pour les tiens et tes parents défunts; 
              et je te souhaite une bonne santé!» 
             
              LIEN: L'humanité peut-elle continuer de vivre dans cette 
              violence nourrie par les rancunes, les provocations et les vengeances? 
              Pour éviter de passer à côté du message 
              de Jésus, il faut d'abord porter notre regard sur notre propre 
              vie, comme nous y invite la parabole. Il y a une façon de 
              casser cette violence qui envahit l'être humain à la 
              suite d'une offense : c'est le pardon. Un pardon qui se fait libération, 
              délivrance et re-création. 
                 Cette histoire de la 
              remise, par le maître, de la dette énorme du serviteur 
              fait porter notre regard sur l'infinie bonté de Dieu toujours 
              prêt à pardonner. Le pardon mutuel se fonde d'abord 
              et avant tout sur le fait que nous sommes nous-mêmes bénéficiaires 
              de la miséricorde de Dieu. Comment pourrions-nous espérer 
              le pardon de Dieu, si nous le refusons à nos frères 
              et surs? 
             
              L'acte le plus puissant 
                   Ceux qui pardonnent sont les guérisseurs 
              de l'humanité. Plutôt que de ressasser l'offense ou 
              le dommage, plutôt que de rêver de revanche ou de vengeance, 
              ils arrêtent le mal à eux-mêmes. Ils en épuisent 
              le venin. Alors qu'ils pourraient garder le poing serré, 
              ils ouvrent des mains généreuses. Au creuset de leur 
              coeur, la souffrance et la rancune finissent par être submergées 
              par la bonté. 
                Pardonner... c'est l'acte 
              le plus puissant qu'il soit donné aux hommes d'accomplir. 
              L'événement qui aurait pu faire grandir la brutalité 
              dans le monde sert à la croissance de l'amour. Les êtres 
              blessés qui pardonnent transforment leur propre blessure. 
              Ils guérissent - là où ils sont - la plaie 
              qui défigure le visage de l'humanité depuis ses origines: 
              la violence. L'homme qui pardonne ressemble à Jésus. 
              L'homme qui pardonne rend Dieu présent ( G. Bessière, 
              Dieu si proche, pp. 148-149). 
            Chronique 
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              La tradition 
              
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