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             Quand 
              le roi Pyrrhus sera-t-il content? 
            ... les vignerons se dirent entre eux : « Voici l'héritier 
              » : allons-y! Tuons-le, nous aurons l'héritage! 
              (Matthieu 21, 38) 
               
              Le roi Pyrrhus d'Epire reçut la visite de son ami Cynéas, 
              qui lui demanda: «Si vous conquérez Rome, que ferez-vous 
              ensuite, Sire?» 
              Pyrrhus répondi t: « La Sicile est notre voisine et 
              elle sera facile à prendre. 
              - Et après que vous aurez pris la Sicile? 
              - Alors, nous nous rendrons en Afrique et saccagerons Carthage. 
              - Et après Carthage, Sire? 
              - Ce sera au tour de la Grèce. 
              - Si je peux me permettre la question, quels seront les fruits de 
              toutes ces conquêtes? 
              - Alors, dit Pyrrhus, nous pourrons nous asseoir et passer du bon 
              temps. 
              - Ne pouvons-nous, dit Cynéas, passer du bon temps maintenant?» 
              A. De Mello, Histoires d'humour et de sagesse, pp. 95-96) 
             
              LIEN: Comme les vignerons, le roi d'Epire voulait se débarrasser 
              des obstacles sur sa route pour finalement profiter des fruits de 
              ses conquêtes. Mais l'histoire nous dit que le roi Pyrrhus 
              fut vaincu et tué à l'occasion d'une guerre de conquête. 
              Comme le dit Cynéas, n'aurait-il pas été plus 
              sage de passer du bon temps maintenant plutôt que de risquer 
              de tout perdre pour obtenir en fin de course la même chose? 
              Les vignerons représentaient les personnes les mieux placées 
              pour accueillir le Règne de Dieu. Ce pourquoi ils ont éliminé 
              les uns après les autres les serviteurs du roi, ils l'auraient 
              obtenu de toute façon. En voulant se rendre maîtres 
              de l'héritage (le Règne), ils s'y sont tout simplement 
              fermés et se sont ainsi privés de tous les fruits 
              qui s'offraient à eux. 
              Jésus est venu instaurer le Règne de Dieu. Ce ne sont 
              pas ceux qui se pensent les meilleurs qui l'obtiendront. Le Règne 
              de Dieu est comme un trésor à partager par tous ceux 
              et celles qui y montrent une certaine ouverture, qui sont prêts 
              à vivre en s'inspirant de l'Évangile annoncé 
              par Jésus. 
            * * * * * 
            Lorsque l'homme n'accepte plus Dieu comme son bonheur définitif, 
              son bien absolu, le sens de sa vie, il cherche «en lui-même» 
              ce bonheur, ce bien, ce sens. Mais c'est une illusion. Et toute 
              la philosophie moderne nous démontre que le «meurtre 
              rituel» de Dieu est aussi la mort de l'homme. Sans Dieu, c'est 
              bien clair et évident, c'est la mort qui gagne toujours, 
              et le non-sens qui est le dernier mot (J-P. Sartre) (N. Quesson). 
            * * * * * 
            La question du 'refus de Dieu' demeure absolument actuelle. 
              Cette question m'est posée, à moi. Et il n'est pas 
              possible de donner une réponse théorique. C'est ma 
              vie qui répond, ou refuse. Il n'est pas équivalent 
              d'accueillir Jésus ou de le refuser ... d'écouter 
              l'évangile ou de faire comme s'il n'existait pas ... de vivre 
              selon l'amour absolu ou selon le non-amour ... de rendre les fruits 
              à Dieu ou de les garder pour soi (N. Quesson). 
            * * * * * 
            Le sacrifice 
              de la reine 
               
              Le Royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné 
              à un peuple qui lui fera produire son fruit (Matthieu 
              21, 43) 
               
              Robert Fulghum, dans son livre Maybe, Maybe Not, raconte 
              l'histoire de ce que beaucoup croient être le plus brillant 
              coup jamais réalisé sur un échiquier. Il y 
              a plusieurs années, l'américain Frank Marshall jouait 
              dans un tournoi d'échecs et était de force égale 
              avec un joueur d'échecs russe. Dans une partie cruciale, 
              Marshall a constaté que sa reine était sérieusement 
              menacée. 
                 Il y avait plusieurs façons 
              de se sortir de cette fâcheuse situation et les spectateurs 
              ont présumé que Marshall bougerait pour protéger 
              sa reine, la plus importante pièce offensive sur l'échiquier. 
              Marshall considéra longuement son coup; ensuite, à 
              l'étonnement de son adversaire et de tous les spectateurs 
              dans la salle, Marshall déposa sa reine sur un carré 
              où elle pouvait être prise par l'une des trois pièces 
              de son adversaire. Marshall a sacrifié sa reine - un coup 
              incroyable! 
                 Mais il est vite devenu évident 
              que le coup de Marshall était brillant. Car peu importe la 
              manière dont la reine serait prise, son adversaire se retrouverait 
              dans une position perdante. Réalisant l'inévitable, 
              le russe concéda le match (Connections, octobre 1993). 
            LIEN: Dans chacune de nos vies, nous sommes mis au défi 
              de sacrifier les valeurs que la société véhicule 
              pour embrasser les valeurs de Dieu: l'amour plutôt que la 
              cupidité, la paix plutôt que l'hostilité, le 
              pardon plutôt que la vengeance, etc. Puissions-nous être 
              assez sages et courageux pour sacrifier nos plus importants trésors 
              pour gagner le prix le plus précieux de tous : - la vie de 
              Dieu. 
             
             
            Chronique 
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