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             Où 
              as-tu pris cette lumière? 
             ... voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à 
              Jérusalem... (Mt 2, 1) 
               
              C'est la réflexion du petit arabe à son vieux maître 
              qui croyait l'embarrasser. L'enfant tient dans sa main une bougie 
              allumée et le vieux maître lui demande : « Oh 
              Hassan, où as-tu pris cette lumière? » Le petit 
              garçon le regarde avec un sourire presque malicieux, souffle 
              la bougie et s'exclame : « Oh maître, dis-moi où 
              elle est partie, et je te dirai d'où elle est venue... » 
              (B. Bro, Surpris par la certitude, p. 129). 
             
              LIEN: Nous sommes tellement sûrs d'en disposer, d'y avoir 
              droit que, très souvent, nous n'y pensons que lorsqu'elle 
              nous manque. Il faut ces pannes d'électricité, qui 
              plongent la région la plus populeuse du Québec dans 
              l'immobilité, pour en redécouvrir le prix. Nous croyons 
              avoir la lumière, nous croyons la posséder. Nous croyons 
              en être les détenteurs. Mais pouvons-nous seulement 
              la garder? Et savons-nous la suivre? La leçon d'humilité 
              des bergers de Noël ou des Mages à l'Épiphanie! 
              Pourquoi eux? D'où leur était venu cet appel, cette 
              chaleur dans leur vie? Comme c'est fragile la lumière, la 
              vérité, la certitude dans nos vies! 
                 Il n'y a qu'un remède à 
              cette fragilité: il en va en effet de la lumière spirituelle 
              comme de la lumière matérielle. Pour qu'elle demeure, 
              il faut que tout brûle. Dans un cierge, il est impossible 
              de réserver ce qui devrait ne pas brûler. En face du 
              Christ nous pressentons qu'il n'y a qu'une façon de garder, 
              de suivre sa lumière, c'est d'être inconditionnel: 
              ou alors il faut s'enfuir. Les Mages auraient pu avoir mille raisons 
              de ne pas se déranger. On a toujours des raisons. Nous sommes 
              habiles pour nous économiser, pour calculer ce que nous voudrions 
              bien avoir à ne pas exposer à la lumière du 
              Christ. 
                 L'Épiphanie est un appel à 
              se brûler, à s'investir, à se mettre en marche. 
              La lumière qu'apporte le Christ exige tout cela et rien de 
              moins. Nous sommes appelés à devenir des porteurs 
              de la lumière, en quelque sorte des cierges qui permettent 
              à la lumière du Christ d'éclairer. 
             
              * * * * * 
             
            « Dieu ne regarde pas seulement ce qu'on donne mais ce qu'on 
              se réserve » (Saint Ambroise). 
              
            
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