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             « 
              Pourquoi je me suis senti si mal...?» 
            ... la manière pure et irréprochable de pratiquer 
              la religion, c'est de venir en aide aux orphelins et aux veuves 
              dans leur malheur, et de se garder propre au milieu du monde 
              (Jacques 1, 27). 
            C'est du dedans, du cur de l'homme que sortent les pensées 
              perverses (Marc 7, 21). 
             
              Vous ne savez jamais quelles questions vont poser les enfants spécialement 
              quand ils vont se mettre au lit. C'est le moment où la vie 
              ralentit, assez pour repasser la journée et exprimer ce qui 
              est important pour eux. 
                 Comme Tom accompagnait son jeune 
              fils Tommy et bordait son lit, il pensa que son fils de huit ans 
              voudrait parler des événements heureux de la journée. 
              L'équipe de Tommy avait gagné ce jour-là le 
              championnat de la petite ligue. Tommy avait frappé trois 
              bons coups et son ami Philippe avait réussi le court-circuit 
              qui avait remporté la victoire. 
                 « Une belle journée! 
              » dit Tom en s'asseyant sur le bord du lit de Tommy. Mais 
              Tommy ne répondit pas. Le garçon était pensif. 
                 « Papa, tu te souviens, quand 
              Philippe a frappé le court-circuit et que nous avons tous 
              couru sur le terrain et sauté en l'air? »  
                 « Oui », répondit 
              le père, ne sachant pas trop où son fils voulait en 
              venir. 
             
                 « J'étais heureux, mais 
              en-dedans je n'étais pas heureux. Comment se fait-il que 
              j'étais aussi malheureux quand Philippe a frappé le 
              coup gagnant? » 
                 Tom aurait préféré 
              que son fils lui pose une question au sujet de la sexualité: 
              il aurait trouvé plus facile de lui répondre (John 
              Shea). 
             
              LIEN: Cet enfant pose une question qui évoque une grande 
              difficulté : comment se fait-il que le garçon se sent 
              malheureux quand un autre réussit, spécialement s'il 
              s'agit d'un coéquipier et d'un ami? On comprendrait facilement 
              s'il s'agissait d'un adversaire. Les sentiments de Tommy l'entraînent 
              dans un monde intérieur qui pourrait le mettre sur le chemin 
              d'une croissance spirituelle, mais ce n'est pas facile à 
              démêler. 
                 En réalité, on retrouve 
              ici une situation de comparaison et de compétition. Quand 
              une personne monte, on a l'impression de descendre, et cela même 
              avec des amis et des proches. C'est comme si nous nous sentions 
              diminués par l'excellence d'un autre. 
              Et en même temps, Tommy se rend compte que c'est à 
              l'intérieur de lui-même que tout cela se passe. C'est 
              de là que sort la joie de gagner et en même temps l'inconfort 
              à la suite du succès de son ami. 
                 Avec le temps, il découvrira 
              peut-être qu'il peut se réjouir du succès d'un 
              ami sans se sentir diminué. 
             
                 Et nous, nous pouvons découvrir 
              que la vraie « religion » part du cur, que nous 
              pouvons y entendre Dieu nous parler et que son Esprit peut nous 
              aider à passer du jugement à la compassion, de la 
              vengeance au pardon, de l'envie à la joie, du ressentiment 
              à la réconciliation. 
            Chronique 
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