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             Un peu 
              plus d'huile  
             Seigneur, laisse-le encore cette année, 
              le temps que j'y mette du fumier. Peut-être donnera-t-il du 
              fruit à l'avenir (Lc 13, 8). 
             
              Depuis des mois, elle souhaitait en silence que son mari reçoive 
              le sacrement des malades. Le prêtre passait, un vieil ami 
              que lui tutoyait depuis toujours. Hier, assis dans son lit pour 
              ne pas étouffer, il a dit soudain : « Va le chercher 
              ». Il était inutile de préciser. Elle a été 
              au presbytère. Il est venu. Quand il a eu fait l'onction, 
              le malade a dit très sérieusement : « Mets-y 
              un peu plus d'huile »(G. Bessière, Journal étonné, 
              p. 73). 
             
              LIEN: La parabole du figuier a été appelée 
              « l'Évangile de la seconde chance ». Le plaidoyer 
              en faveur de l'arbre entre au service d'une juste compréhension 
              de la miséricorde de Dieu, qui tient à nous donner 
              des « secondes chances » pour que nous rompions avec 
              le péché et que nous reprenions vie. Un peu plus de 
              fumier pour donner à l'arbre une seconde chance de se reprendre 
              et de porter du fruit; un peu plus d'huile pour donner au malade 
              une meilleure chance de reprendre souffle; autrement dit, un peu 
              plus d'attention et d'amour pour toute personne demandant qu'il 
              lui soit donné une autre chance pour se reprendre et réorienter 
              sa vie dans le sens du bien. 
             
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            « Il y a une pédagogie du pardon qu'il faut tenter 
              de mettre en pratique. Il faut du temps pour arriver à bien 
              pardonner: c'est un vrai travail intérieur, un long entraînement, 
              un désir qui se creuse, une décision qui mûrit. 
              Reconnaître la liberté et la responsabilité 
              de celui qui a fait mal. Relire le passé avec souci de rester 
              vrai. Purifier son cur du risque d'oubli et du désir 
              de vengeance. Penser à l'autre avec passion et sérénité. 
              Le cur qui pardonne est longuement travaillé (X. De 
              Chalendar, Le pardon, p. 78). 
              
            Chronique 
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