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             Halte-là! 
             Le Seigneur dit : Ne vous souvenez plus d'autrefois, 
              ne songez plus au passé. voici que je fais un monde nouveau 
              : Il germe déjà, ne le voyez-vous pas? (Isaïe 
              43, 18-19).  
             
              Voici un fait vécu par un dominicain, le Père Brian 
              Pierce. 
                 Il y a plusieurs années, je 
              célébrais l'Eucharistie dans une maison qui accueillait 
              des personnes atteintes du sida. Au moment de la communion, plusieurs 
              des patients se placèrent en ligne pour recevoir le Corps 
              du Christ. Mais voici qu'une responsable de la maison se précipita 
              et fit sortir un jeune homme de la file en le tirant par le bras. 
              J'étais sidéré! Plutôt que d'interrompre 
              la communion, j'attendis après la célébration 
              pour parler à cette personne. Quand je m'informai au sujet 
              de l'incident, elle répondit comme si ça allait de 
              soi : « Il n'est pas prêt pour communier ». C'était 
              tout. Elle parlait comme si elle avait pu voir au plus profond de 
              l'âme de cet homme et juger de sa capacité à 
              recevoir l'amour inconditionnel de Dieu. Je restai là, incapable 
              de dire un seul mot. Bien des jours après, je revoyais souvent 
              le visage de cet homme qui criait silencieusement : « Je suis 
              perdu et épuisé. Je veux rentrer à la maison! 
              » 
            LIEN: Avec les meilleures intentions du monde, nous tentons de 
              limiter l'amour inconditionnel de Dieu : qui est digne et qui ne 
              l'est pas; qui est correct et qui doit être condamné, 
              comme les scribes et les pharisiens à l'égard de « 
              la femme adultère ». (Mais où donc était 
              passé « l'homme adultère »?) 
                 « Aujourd'hui le message est 
              clair. Ne laissez pas le péché vous absorber. Non. 
              Pas le vôtre. Celui des autres. Le fait est que nous avons 
              beaucoup à nous occuper avec les nôtres. Bien sûr 
              l'Évangile d'aujourd'hui dit que nous aussi, nous avons péché. 
              Nous le savons déjà trop bien au fond de notre cur. 
              Mais ce qui nous est dit réellement aujourd'hui, c'est peut-être 
              ceci : si le monde va mal, ce n'est pas le fait des autres. Ce qui 
              manque, c'est la qualité d'amour et d'écoute nécessaire 
              pour que le monde soit relancé en une existence sainte, saine 
              et heureuse. Cela, aucune dose de force et de peur ne pourra jamais 
              l'accomplir » (Soeur Joan Chittister, Go Ahead! Throw the 
              First Stone). 
              
            Chronique 
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