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             « 
              Tout est consommé »  - Vendredi Saint 
             «Tout est consommé » (Jean 19, 
              3). 
              
                    Voilà... tout est achevé... 
              Les Romains et le Sanhédrin pensaient bien en avoir fini 
              avec ce personnage dérangeant qu'était Jésus. 
              Les deux derniers jours avaient été terribles pour 
              tout le monde: la population était descendue dans les rues, 
              montée au Calvaire. Soulevée par des agitateurs, elle 
              avait crié, demandé du sang. Et Jésus s'est 
              laissé faire, son heure était arrivée. 
              À un moment ou l'autre de notre vie, il nous est arrivé 
              de laisser le récit de la Passion nous émouvoir et 
              nous bouleverser au point qu'il prenne plus de place dans notre 
              vie de croyant que la résurrection du matin pascal. Quand 
              Jésus sur la Croix s'écrie  tout est consommé 
               c'est comme dire : « c'est achevé », « 
              j'ai terminé la mission que le Père m'a donnée 
              à accomplir ». C'est un cri de victoire! C'est ce que 
              le récit de la Passion selon Jean nous dit aujourd'hui. Il 
              nous dit comment Jésus est entré dans sa gloire. La 
              Croix que nous vénérons aujourd'hui est le dernier 
              pas d'accession au trône de Gloire. 
                 Jean écrit comme le témoin 
              authentique qui a vécu les événements et les 
              rapporte avec les yeux de la foi. Il insiste sur les gestes, les 
              paroles qui annoncent la glorification et il omet les humiliations, 
              il ne parle pas de Simon de Cyrène qui doit aider à 
              porter la croix, ni des moqueries, ni du cri de désolation, 
              de la noirceur. Jean insiste davantage sur « portant lui-même 
              sa croix », les affirmations de sa royauté, la robe 
              sans couture, les paroles de Jésus à sa mère 
              et au disciple, et « j'ai soif ». Le rappel des prophéties 
              concernant « son heure », la grandeur de la mort quand 
              tout est accompli, le sang et l'eau: le sang de l'Eucharistie, l'Esprit 
              qui viendra par l'eau du Baptême, la foi en « celui 
              qu'ils ont transpercé ». 
                 La croix que nous contemplons ne 
              répand pas une ombre sombre sur le récit évangélique 
              de Jean. Comme l'a dit sainte Catherine de Sienne : « C'est 
              l'amour qui a fixé le Christ sur la Croix et non pas les 
              clous », ce n'est pas d'abord la persécution qui a 
              fait mourir le Christ, c'est « cette glorification progressive 
              due à la présence en Lui de toute la plénitude 
              de la Miséricorde divine qui a atteint son sommet à 
              l'heure de Gethsémani... Jésus est mort de Gloire 
              et non pas victime du mal, c'est pour cela qu'Il est ressuscité 
              ». 
                 L'Église comme notre mère, 
              nous invite aujourd'hui à accompagner Jésus sur la 
              route douloureuse mais glorieuse du Vendredi saint, Chemin qui le 
              conduit à son exaltation et à l'établissement 
              du Royaume. 
                 Or, à l'endroit où 
              Jésus avait été crucifié, il y avait 
              un jardin où se trouvait un tombeau neuf,... ce fut donc 
              là qu'ils déposèrent Jésus (Jean 
              19, 41-42)... Entrons au jardin pour veiller près de Jésus, 
              mettons-nous en présence de cet amour infini qui a consumé 
              le Christ. 
              
            Chronique 
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