|  
             La douceur 
              persuasive  
             
              Heureux les doux, car ils hériteront la terre (Matthieu 
              5, 4). 
               
              Un autobus circulait à vive allure sur une route étroite 
              et cahoteuse en Afrique de lOuest. Il était rempli 
              détudiants. Ceux-ci crièrent cavalièrement 
              au chauffeur de ralentir, mais son visage restait impassible. Jamais 
              il ne modifia sa vitesse. Les esprits séchauffaient 
              et le ton montait de plus en plus. Tout à coup, un médecin 
              accompagnant le groupe se leva et se dirigea vers le chauffeur et, 
              sur un ton singulièrement doux, lui murmura à loreille 
              : « Jai promis de ramener tous ces jeunes gens en bonne 
              santé à la maison. Vous seriez aimable de bien vouloir 
              ralentir ». Le résultat releva presque de la magie; 
              le chauffeur acquiesça volontiers à la demande du 
              médecin, il sourit et se mit aussitôt à ralentir. 
              Douceur! 
            LIEN : Cette histoire met en lumière un des 
              principaux aspects de la douceur : la non-violence. Elle contraste 
              avec larrogance et la dureté. Elle se présente 
              comme un moyen de désamorcer les conflits et même de 
              les transformer en facteur de cohésion où tout le 
              monde peut bénéficier de leffet ainsi obtenu 
              : la concorde, la sécurité, la paix. À linstar 
              de Jésus maître « doux et humble de cur 
              », le médecin a su également se montrer solidaire 
              de ceux et celles dont il avait la charge. Il sest mis au 
              service de lintérêt et du bien de ceux qui subissaient 
              de la part du chauffeur une pression qui aurait pu leur être 
              néfaste. La douceur apparaît donc, dune part, 
              comme la qualité de celui qui renonce à répondre 
              à la provocation sur un ton agressif et, dautre part, 
              comme une disposition de cur caractérisée par 
              la bienveillance, la prévenance et lattention aimante. 
              De ce double point de vue, la douceur est profondément évangélique. 
              
            Chronique 
              précédente : 
              Le goût du risque 
              
              |