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Archéologie
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LE SAINT-SÉPULCRE (6/8

 

Achèvement et ruines

Nos chroniques antérieures n'ont décrit que les constructions constantiniennes autour de la tombe de Jésus (fig. 1 A) et du Golgotha (fig. 1 C), reliées par un atrium, cour à ciel ouvert (fig. 1 B). Ces ouvrages n'étaient pas destinés à la célébration de l'Eucharistie. Celle-ci se déroulait plutôt dans le martyrium (fig. 1 D), ou l'église proprement dite, que Constantin fit élever devant l'atrium de la rotonde ou Sainte-Résurrection (Anastasis).

figure 1
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Le bâtiment

     Nous avons assez d'éléments de ce vaste lieu de prière pour en préciser le plan général et les dimensions (fig. 1 D : traits pleins). Il a la forme bien connue de la basilique, un bâtiment rectangulaire divisé en plusieurs nefs par des rangées de colonnes. Le martyrium compte cinq nefs; celle du centre beaucoup plus large, se termine par une belle abside ou presbyterium, lieu du rassemblement de l'évêque et de ses prêtres (fig. 1 a). Tout le bâtiment mesure 56 m de longueur sur 40 m de largeur. Sous la partie est de la nef centrale on trouve la grotte qui aurait conservé la « vraie » croix de Jésus (fig. 1 b). Le récit de la découverte de cette croix par sainte Hélène n'apparaît que vers la fin du Ve siècle, une cinquantaine d'années après la construction de l'Église.

     La façade du martyrium ne nous est connue que par les témoignages d'Eusèbe et la mosaïque de Madaba (voir Parabole, Vol. XX, no 3). Trois grandes portes, dont celle du centre était plus monumentale, occupaient sa partie inférieure. Le tympan (espace triangulaire) de sa partie supérieure devait être orné de mosaïques, représentant la Résurrection du Seigneur.

     Comme le veut la tradition architecturale de l'époque, on prend soin de bâtir un autre atrium (fig. 1 E) devant la basilique. Sa forme irrégulière s'explique par le fait qu'il donne immédiatement sur la grande rue nord-sud de Jérusalem, le Cardo maximus. C'est une large rue de 22,5 m de largeur, bordée de deux rangs de colonnes, que l'archéologie nous a révélée ces dernières années. Un escalier monumental reliait cette rue à l'atrium (fig. 1 F).

     Cette Sainte-Résurrection (Anastasis) constitue le plus imposant édifice érigé par Constantin. L'ensemble de l'oeuvre se déploie sur une longueur de 138 m; sa largeur varie de 38 à 45 m.

Les vestiges

     Hélas, ce magnifique monument à la gloire de la Résurrection du Seigneur s'est effondré sous les coups de l'envahisseur perse, Chosroès, en 614. Vers 650, Modeste, supérieur du monastère de Saint-Théodose, relève les ruines, se concentrant surtout sur la Rotonde. Il fait construire une petite église autour du Golgotha. La basilique n'est que sommairement restaurée. Tous ces détails nous sont fournis par Arculfe, un pèlerin venu en Palestine vers 670.


figure 2

     Une deuxième destruction a lieu en 1009, cette fois sous les marteaux du calife arabe, Hakim. L'état des ruines est effarant. On va même jusqu'à pulvériser la tombe de Jésus au centre de la Rotonde. Par contre le Golgotha demeure intact. Un roi de Byzance, Constantin Monomaque, tente de rebâtir le monument en 1048. Il abandonne totalement la basilique. Il réunit en un seul bâtiment la Rotonde (fig. 2 A), la moins endommagée, l'atrium qui la précède et le Golgotha (fig. 2 B). Le mur est (fig. 2 D) passe devant l'abside de la basilique constantinienne (fig. 1 a). Un escalier permet l'accès à la grotte (fig. 2 C), maintenant en dehors de l'église nouvelle.

     Les croisés se contentent de consolider cette restauration fort réduite de l'oeuvre de Constantin. Usure du temps et négligence continuent à dégrader ce précieux monument. Ce sont les travaux récents de solidification qui nous ont permis de mieux connaître son histoire.

     Voilà donc cette sixième et dernière chronique sur le Saint-Sépulcre, émouvant témoin architectural de notre foi en la Résurrection du Seigneur. Ne l'oublions pas, son nom véritable, depuis le début, était l'Agia Anastasis, ou Sainte Résurrection.

Guy Couturier, CSC

Source : Parabole, mai-juin 1998, vol. XXI numéro 1

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Un pèlerin chrétien au Saint-Sépulcre 

 

 

 

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