INTERBIBLE
À la découverte du monde biblique
comprendre la biblearchéologiegroupes bibliquesinsolite
off Nouveautés
off Cithare
off Source
off Découverte
off Écritures
off Carrefour
off Caravane
off Scriptorium
off Artisans

 

 
Archéologie
  image
Imprimer
chronique du 8 novembre 2013
 

Les manuscrits de la mer Morte

grotte 4 de Qumrân

(photo : Sébastien Doane)

On voit ici l’une des images les plus connues, reproduites dans presque tous les médias quand il est question de Qumrân. Il s’agit de l’une des onze grottes qui ont offert aux archéologues, et à l’humanité, de précieux manuscrits. Cette grotte 4 fut fouillée en 1952. On y découvrit l’une des plus importantes quantités de manuscrits, principalement des manuscrits associés à la vie de la communauté de Qumrân.

     Malheureusement, une partie de son contenu avait déjà été découverte par des Bédouins qui, sachant la valeur de ces manuscrits sur le marché, n’hésitaient pas à aller les vendre pour en tirer profit. Combien de manuscrits sont disparus de cette façon? Difficile à évaluer. On espère aujourd’hui que l’on a recouvré la plus grande partie de ce qui était récupérable. Les autres grottes à manuscrits se trouvent dans un rayon d’environ trois kilomètres de Qumrân, mais sont moins visibles que la grotte 4 qui elle, se trouve juste en face du plateau, creusée dans la paroi marneuse.

rouleau d'Isaïe

Reproduction du rouleau d'Isaïe, l'un des textes bibliques les mieux conservés
de la bibliothèque de Qumrân.

L’importance des manuscrits de Qumrân

     Voici quelques raisons qui font de ces manuscrits une des plus importantes découvertes archéologiques du XXe siècle.

     Ce sont des milliers de manuscrits, dans un état souvent fragmentaire, que l’on a trouvés ici. Parmi ces manuscrits on a recensé des livres bibliques, des livres apocryphes, des commentaires, des écrits permettant de mieux comprendre le fonctionnement de cette communauté que l’on ne connaissait, avant 1947, que par les écrits de Flavius Josèphe. Ces documents permettent de mieux saisir les tensions religieuses et les espérances messianiques qui circulaient entre le IIe siècle av. J.C. et le IIe siècle ap. J.C. C’est la première fois qu’on se retrouvait en présence d’une bibliothèque aussi volumineuse offrant des manuscrits aussi anciens.

manuscrit

Règle de la communauté (extrait), un document qui nous permet
de mieux comprendre le groupe qui vivait sur le site de Qumrân
Source : Musée d'Israël, Jérusalem

     Par la découverte et le déchiffrement de ces manuscrits, la communauté scientifique dispose maintenant de la plus ancienne tradition manuscrite des textes bibliques. En effet, jusqu’en 1947, la plus ancienne édition de la bible hébraïque remontait au Xe siècle ap. J.C. Or, les textes de Qumrân sont plus de mille ans antérieurs au manuscrit de la Geniza du Caire (vers 970 ap. J.C.). En les découvrant, on comblait un vide majeur dans l’histoire de la transmission et de la copie des textes bibliques. 

     Avec les manuscrits de Qumrân, voilà qu’on peut désormais comparer les copies plus récentes avec des manuscrits anciens. Or, depuis que ce travail est commencé, on a observé quelque chose d’assez extraordinaire. En comparant les textes de Qumrân avec des copies du Xe siècle ap. J.C. on a remarqué que les différences étaient minimes entre les textes. Il y a bien sûr de légères différences, mais on constate qu’en général la tradition manuscrite a été passablement fidèle entre le Ier siècle et le Xe siècle. C’est là une observation très importante pour les études bibliques. D’où la place qu’ont occupée les manuscrits de la mer Morte depuis leur découverte. Et l’on n’a pas fini d’en parler, car bien que la grande majorité des manuscrits les plus volumineux ait été déchiffrée et traduite, il reste beaucoup de fragments sur lesquels un travail énorme reste à faire.

Robert David

 

Article précédent :
Qumrân : des ruines à explorer

 

 

| Accueil | DÉCOUVERTE (index) | Archéologie (index) | Vous avez des questions? |

www.interbible.org