Bible en français courant
© Société biblique française, 1997
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Prière de supplication
63 15 Du haut du ciel, regarde ;
de ta splendide demeure divine,
vois ce qui nous arrive :
Que sont donc devenus
ton amour si ardent,
ta vaillance au combat
et tes sentiments de tendresse ?
Seigneur, ne t'es-tu pas retenu
de montrer ton affection à ton peuple c ? 16 Car c'est toi qui es notre père,
Abraham, notre ancêtre, nous ignore,
et Jacob ne nous connaît pas ;
mais toi, Seigneur, tu es notre père,
toi qu'on nomme depuis toujours
«notre Libérateur». 17 Pourquoi, Seigneur, nous as-tu laissés
nous égarer loin de ta route,
et nous obstiner à rejeter ton autorité ?
Reviens, pour l'amour de nous
qui sommes tes serviteurs,
le peuple qui est ta propriété. 18 Nous, le peuple qui t'est consacré,
n'avons pas eu bien longtemps
la propriété du pays ;
ton saint temple a été piétiné
par nos ennemis. 19 Il y a si longtemps
que nous ne sommes plus
le peuple sur lequel tu règnes,
le peuple qui porte ton nom !
Ah ! si d tu déchirais le ciel,
et si tu descendais !
Devant toi les montagnes
seraient ébranlées !64 1 Tu serais comme un feu
embrasant des brindilles
ou mettant l'eau en ébullition.
Et tu ferais savoir ainsi
à tous tes adversaires
quel Dieu tu es.
Devant toi, les nations
seraient prises de panique, 2 quand tu accomplirais
des prodiges inattendus.
Oui, tu descendrais,
et devant toi, les montagnes
seraient ébranlées. 3 Jamais on n'a entendu dire,
jamais on n'a remarqué,
jamais un oeil n'a vu
qu'un autre dieu que toi
ait agi de la sorte
pour ceux qui comptent sur lui e . 4 Tu viens à la rencontre
de ceux qui font ta volonté,
qui la font avec joie,
et qui pensent à suivre
les chemins que tu as tracés.
Si tu t'es irrité,
c'est que nous étions coupables.
Mais c'est toujours sur ces chemins
que nous trouverons le salut f . 5 Nous sommes tous
impropres à ton service,
comme un objet impur ;
et toutes nos belles actions
sont aussi répugnantes
qu'un linge taché de sang.
Nos torts nous emportent tous
comme les feuilles mortes g
balayées par le vent. 6 Il n'y a plus personne
pour s'adresser à toi,
pour se ressaisir et s'attacher à toi.
Car tu refuses de nous voir,
et tu nous as livrés découragés
au pouvoir de nos fautes. 7 Et pourtant, Seigneur,
c'est toi qui es notre père.
Nous sommes l'argile,
et tu es le potier,
tu nous as tous façonnés h . 8 Seigneur, ne sois pas trop irrité,
ne te rappelle pas sans cesse nos torts.
Veuille considérer
que nous sommes tous ton peuple. 9 Les villes qui te sont consacrées sont dépeuplées,
Jérusalem n'est plus qu'un désert
et Sion un lieu dévasté. 10 La maison qui t'était consacrée,
où nos parents t'acclamaient,
notre temple splendide
a été livré au feu.
Ce lieu que nous aimions tant
n'est plus qu'un tas de ruines. 11 Seigneur, devant ces ruines,
peux-tu rester indifférent ?
Peux-tu te taire plus longtemps,
et nous humilier encore,
au-delà de toute mesure ?
c de montrer à ton peuple ou de me montrer (c'est le peuple d'Israël qui parle ici).
d Certaines éditions font commencer ici le chap. 64. Les v. 64.1,2,3, etc. y sont alors numérotés 64.2,3,4, etc.
e On trouve une allusion à ce verset en 1 Cor 2.9.
f Le début et la fin du v. 4 sont assez obscurs en hébreu et le sens reste incertain.
g comme des feuilles mortes : d'après le principal manuscrit hébreu d'Ésaïe trouvé à Qumrân ; texte traditionnel nous sommes détrempés comme des feuilles.
h Voir Gen 2.7 ; Ps 103.13-14.