INTERBIBLE
Les Écritures
les évangiles de l'ACÉBACla Bible en français courantexplorationglossairesymboles
off Nouveautés
off Cithare
off Source
off Découverte
off Écritures
off Carrefour
off Caravane
off Scriptorium
off Artisans

 

 
Exploration
  outils

Imprimer

Initiation à la Lectio divina (1/6)
 

Les chemins de prière

Les manières de prier sont aussi diverses qu’il y a de mentalités, je dirais même de personnalités. Au cours de notre vie nous rencontrons des maîtres, nous côtoyons des personnes rayonnantes, nous croisons de temps à autre des hommes et des femmes d’exception. Il nous arrive aussi d’être confrontés à des modèles : des saints et des saintes connus mais aussi ceux et celles dont on ne parlera jamais mais qui ont eu une influence majeure à un moment précis de notre parcours spirituel. Ces expériences déterminent pour une part nos manières de parler à Dieu. Mais ces manières deviennent cependant originales à mesure que les années s’accumulent. Elles deviennent nôtres quoi! Comme dit l’expression populaire : « Nous faisons notre miel avec toutes ces fleurs-là! ».

L'origine historique de la Lectio divina

     Parmi ces chemins de prière, il s’en trouve un qui possède des racines profondes dans l’histoire de l’Église. En effet, les principes de la Lectio divina ont été exprimés vers l’an 220 de notre ère par Origène. Origène (185–253) est un théologien de la période patristique (1er au 8e siècle). Il affirma que, pour lire la Bible, il est nécessaire de le faire avec attention, constance, prière. Par la suite, la Lectio divina a été introduite formellement en occident par saint Ambroise.

L’origine monacale de la Lectio divina

     Cette méthode, celle que je me propose de vous livrer, celle-là est plus récente, elle date du 12e siècle et fut répandue par Guigues, un moine de l'abbaye de la Grande-Chartreuse située près de Grenoble en France. Un jour, ce moine réfléchissait tout en balayant le préau du cloître. C’est que plusieurs personnes s’arrêtaient pour lui demander de leur apprendre à prier. Cela se produit aujourd’hui encore. Les gens sont en quête de sens. Donc l’idée lui vint de leur proposer une prière en quatre étapes. La méthode de Guigues a connu un véritable engouement chez les personnes qui étaient intéressées par cette forme de prière. Mais comme toute bonne chose, cette méthode s’est diluée et transformée pour devenir au fil des ans et des siècles, une lecture commentée des passages bibliques plus qu’une prière inspirée des passages bibliques.

L’insistance de l’Église

     Devant cet état de fait, le 2e Concile du Vatican a remis cette manière de prier à l'honneur et a invité tous les baptisés à la mettre en pratique. Car les pères du Concile ont craint que ce trésor de la tradition chrétienne ne se perde.  La Constitution dogmatique Dei Verbum  sur la Révélation divine la préconise dans une exhortation aux fidèles (1965). Et plus près de nous, le pape Benoît XVI dans l’Exhortation apostolique post-synodale Verbum Domini sur la Parole de Dieu, souhaite qu’une plus grande attention soit portée à la Lectio divina, qui dit-il, « est capable d’ouvrir au fidèle le trésor de la Parole de Dieu et de provoquer ainsi la rencontre avec le Christ, Parole divine vivante. » (Verbum Domini, no 87)

L’expression

     Pourquoi employer des mots latins pour désigner ce chemin de prière? Simplement pour le particulariser. Pour bien se comprendre, je commencerai donc par clarifier les deux mots : Lectio et divina.

Lectio

     Le mot lectio a donné lieu, en français au mot lecture référant au verbe lire. Dans la méthode il y a donc un temps où il faut lire un passage de la Parole de Dieu. Mais avant il faut le chercher pour pouvoir le choisir…

Divina

     Le mot divina contient le mot divin. Donc nous pourrions facilement dire que la Lectio divina est une lecture divine mais cela ne rendrait pas justice à cette manière de prier. C'est pourquoi il faut plutôt retenir comme traduction française la plus heureuse : Prier avec la Parole de Dieu.

Les phases

     Ce qu’il faut surtout savoir c’est qu’il est possible de goûter les fruits de cette prière et surtout d’en extraire le trésor. Sa découverte sera une joie et cette joie, répandue par l’Esprit, ne pourra que se répandre autour de vous. Cet apprentissage, comporte quatre phases que je développerai ultérieurement et qui s’orientent vers l’actio. Il s’agit donc :

  • De lire (lectio)
  • De méditer (meditatio)
  • De prier (oratio)
  • De contempler (contemplatio)

     Étapes qui deviendront peu à peu tellement familières et tellement personnelles qu'elles se fondront en un tout harmonieux.

 

Ghislaine Salvail, SJSH

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2280. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

Chronique précédente :
L'Évangile selon sain Matthieu - Des savoirs transférables

 

 

www.interbible.org