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Coups de coeurs
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chronique du 15 janvier 2008
 

Le suivi au baptême de Jésus

 

  Mis à part les récits de l’enfance de Jésus chez Matthieu et Luc, les évangiles débutent avec la prédication prophétique de Jean et sa pratique d’un baptême de purification. Ce baptême, avec son rite d’immersion complète, était fort populaire et répondait au besoin d’un grand nombre de juifs de se convertir afin d'être prêts à accueillir le Messie dont ils croyaient la venue imminente. Ce baptême serait probablement resté dans les archives de l’histoire si Jésus n’avait pas lui-même fait la démarche de se faire baptiser. Le geste, audacieux, suscite l’étonnement Jean le Baptiste qui dans un premier temps refuse d’obtempérer à la demande de Jésus, d’après le récit de Matthieu : Alors Jésus arrive de la Galilée au Jourdain, vers Jean, pour être baptisé par lui. Celui-ci l'en détournait, en disant : « C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et toi, tu viens à moi! » Mais Jésus lui répondit: « Laisse faire pour l'instant: car c'est ainsi qu'il nous convient d'accomplir toute justice. » Alors il le laisse faire (Matthieu 3, 13-15). La démarche de Jésus est d’autant plus importante qu’elle fait partie du kérygme, c’est-à-dire de la première annonce de l’Évangile, come l’indique le discours de Pierre à la maisonnée du centurion Corneille : Vous savez ce qui s'est passé dans toute la Judée: Jésus de Nazareth, ses débuts en Galilée, après le baptême proclamé par Jean; comment Dieu l'a oint de l'Esprit Saint et de puissance, lui qui a passé en faisant le bien et en guérissant tous ceux qui étaient tombés au pouvoir du diable; car Dieu était avec lui (Actes 10, 37-38).

    L’évangéliste Marc, avec la sobriété qu’on lui connaît, est sans doute celui qui nous permet de mieux comprendre la signification du baptême de Jésus en le rattachant au commencement de la Bonne Nouvelle, comme le premier acte de la révélation de Jésus en tant que Messie (Christ) et Fils de Dieu. En décrivant l'événement, Marc fixe notre attention non pas tant sur le geste du baptême comme tel que sur l'intervention de Dieu. C'est à ce niveau que le baptême de Jésus prend tout son sens. L'évangéliste relève tout d'abord le fait que Jésus, en venant se faire baptiser par Jean, exprime sa solidarité avec l'humanité. Mais la démarche de Jésus prend une toute autre signification aux yeux de Dieu. C'est l'occasion unique de révéler la nature et l'identité de celui qui vient dans le monde pour rétablir la communion de l'humanité avec Dieu. L'amour de Dieu, incarné en Jésus, vient combler le fossé que le mal et le péché ont creusé entre les êtres humains et Dieu. Jésus, le Bien-aimé, est l'Envoyé du Père pour accomplir la réconciliation. Avec lui, les cieux s'ouvrent : Dieu vient habiter parmi nous et, échange merveilleux, nous avons accès auprès de Dieu en devenant ses enfants.

Jésus, solidaire de ses sœurs et frères humains

     En faisant la démarche de recevoir le baptême de Jean, Jésus révèle lui-même sa solidarité avec les hommes et les femmes de son temps qui veulent se purifier, afin d'être prêts à accueillir le Messie dont ils croyaient la venue imminente. Il a conscience de faire partie de cette humanité convaincue à la fois de son imperfection morale et de la miséricorde de Dieu. En s'associant à tous ces gens, Jésus inaugure le chemin qu'emprunteront tous ceux et celles qui écouteront sa Parole et croiront en lui.

    Durant les années qui suivent son baptême, Jésus, en maintes occasions, traduit en actes le fait qu'il est la Bonne Nouvelle de l'amour et de la tendresse de Dieu pour les êtres humains. Par sa sollicitude envers les laissés pour compte et les pauvres, par sa bienveillance à l'égard des malades et des handicapés, il indique comment il est chargé par Dieu de lutter contre toutes les formes de la détresse humaine. Il donne raison à tous ceux et celles qui mettent leur confiance en Dieu et cherchent des signes de son agir dans le monde. Il permet qu’on le reconnaisse comme le salut de Dieu offert à l'humanité.

Jésus, le Fils bien-aimé

    L'intervention du Père révèle que Jésus est son Fils bien-aimé, c'est-à-dire celui qui est l'objet de la plénitude de son amour. Le Père affirme ainsi que son Fils, dans l'humanité qu'il a assumée, est en pleine communion avec lui. Dieu reconnaît publiquement que Jésus est celui qui accomplira, par son obéissance à sa volonté, le projet du salut de l'humanité.

    La manifestation de l'Esprit confirme la déclaration du Père. Jésus est vraiment en communion de vie, d'amour et de volonté avec le Père puisque l'Esprit habite en plénitude en lui. Ainsi s'accomplit l'espérance des prophètes qui entrevoyaient que le Messie, l'Envoyé de Dieu, serait tout entier sous la mouvance de l'Esprit. Rappelons-nous cette parole d'Isaïe dont Jésus montrera l'accomplissement au moment d'entreprendre son ministère à Nazareth : L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a consacré par l'onction, pour porter la bonne nouvelle aux pauvres. Il m'a envoyé annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, renvoyer en liberté les opprimés, proclamer une année de grâce du Seigneur (Luc 4, 18-19 ; Isaïe 61, 1).

    Ici encore l'expérience de Jésus corrobore la confiance que le Père a mise en lui pour réaliser la réconciliation de l'humanité. Parce qu'il est l’être de Dieu avec nous, Jésus se fait proche des pécheurs et leur fait découvrir la joie d'accueillir le pardon de Dieu. Pensons aux publicains Matthieu et Zachée, à Marie Madeleine, à la femme adultère. Rappelons-nous les paraboles de la brebis perdue et du fils prodigue. Solidaire de la fragilité morale de ses compatriotes, Jésus, en offrant le pardon, les rétablit dans une relation d'amour avec Dieu. Jésus va encore plus loin dans l'exercice des pouvoirs que Dieu lui confie: il rend la vie à des morts. Souvenons-nous de son ami Lazare qu'il a arraché des liens du tombeau. Jésus indique ainsi qu'il est chargé de la mission de faire naître les hommes et les femmes à la vie éternelle. Il est le Fils bien-aimé qui veut que les hommes et les femmes jouissent de la plénitude de la vie de Dieu et puissent, comme lui, l'appeler « Père ».

Frères et sœurs de Jésus

    Au jour du baptême de Jésus, les cieux se sont ouverts non seulement pour que Dieu vienne habiter parmi nous mais aussi pour nous ouvrir les portes de la maison du Père. En effet, nous sommes nés de Dieu par notre foi en Jésus Christ et par l’amour que nous mettons à vivre pour lui : À tous ceux qui l'ont accueilli (le Verbe), il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom (Jean 1, 12). Cette nouvelle naissance s'est produite le jour de notre baptême et se déploie au quotidien lorsque nous nous appliquons à la pratique du double commandement de l’amour de Dieu et du prochain. C’est d’ailleurs le principal signe de notre foi en Jésus Christ, de notre appartenance à Dieu et de l'œuvre de l'Esprit en nous. Nous ne pouvons pas nous mettre à l'écoute de la Parole de Dieu sans que celle-ci porte ses fruits dans notre vie: amour, bonté, joie, paix, pardon,...

   Baptisés en Jésus, nous sommes en communion avec le Père parce que nous sommes réconciliés avec lui par la mort et la résurrection de Jésus. Nous sommes également solidaires de Jésus grâce à l’Esprit qui nous rend témoins de la présence active de Dieu dans le déroulement de notre histoire tant personnelle que collective. Filles et fils de Dieu, habités par l'Esprit, solidaires de nos frères et sœurs en humanité, nous avons le potentiel nécessaire pour remplir la mission que le Seigneur Jésus, après sa résurrection, a confiée à tous ses disciples: être les porteurs de la Bonne Nouvelle.

 

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