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VIOLENCE ET BIBLE 1/3

 

Comment comprendre la violence dans la Bible?

QuestionComment peut-on concilier ces passages violents de la Bible avec l'idée d'un Dieu qui est Paix, Amour et Pardon ? Par exemple, l'histoire d'Élie contient de très beaux passages, mais il est aussi présenté comme un extrémiste fanatique qui serait certainement considéré comme un criminel ou même comme un terroriste aujourd'hui. (Christine)

RéponseVoilà bien une question que de nombreuses personnes se posent! Il suffit d’ouvrir la Bible au hasard ou de prier un peu avec les Psaumes pour tomber sur des passages ou des prières qui font frémir. L’un des psaumes des Laudes qui revient à l’occasion de grandes fêtes (Ps 63 ou 62 selon la numérotation liturgique) et qui exprime au mieux la soif de Dieu, ne se termine pas moins par des imprécations que l’on met entre parenthèses : Ps 63, 10-12 : Qu’ils aillent à la ruine ceux qui en veulent à ma vie! Qu’ils rentrent dans les profondeurs de la terre! Qu’on les passe au fil de l’épée!...

          Le scandale est encore plus grand quand Dieu lui-même semble ordonner le massacre généralisé d’une cité conquise, en guise de sacrifice d’actions de grâces. Le livre de Josué est sur ce point particulièrement « édifiant ». Je ne citerai que la prise de Jéricho (Jos 6,17.20-21) La ville sera vouée par interdit pour le Seigneur, elle et tout ce qui s’y trouve. En clair, l’expression « vouée par l’interdit » signifie un massacre généralisé et un immense incendie pour remercier la divinité d’avoir offert la victoire sur les ennemis. Dans le livre de l’Exode (Ex 32,26-28) l’épisode du veau d’or se termine, sur ordre de Moïse relayant la voix du Seigneur, par la mort de 3000 hommes. Ou encore, dans la saga qui rapporte ses faits et gestes, Élie le prophète sort vainqueur des prêtres de Baal auxquels il a jeté un défi. Et tout se termine par un massacre de quatre cents prêtres de Baal (1 R 18). Je me contenterai de ces seules évocations; mais il y en aurait bien d’autres. Même dans le Nouveau Testament, certaines paroles mises dans la bouche de Jésus peuvent apparaître sous un jour inacceptable.

La violence dans la Bible, quelques points de repères

          Reconnaissons-le ! Les différents livres qui composent la Bible utilisent parfois un langage d’une grande violence. Comment comprendre ce langage qui nous scandalise aujourd’hui? Posons quelques points de repère.

  1. Les livres de la Bible ne sont pas ce que l’on pourrait appeler des « livres pieux », libres de tous les sentiments qui habitent le cœur humain. Bien au contraire, ils expriment la vie de tout un peuple sur une période de plus de 1000 ans d’histoire. Ils parlent de ce petit peuple sans cesse bousculé par les différentes puissances qui l’entourent. Il voit son pays partagé par les dissensions internes et, plus tard, dépecé par la puissance babylonienne. Par deux fois, une partie de sa population est emmenée en exil.

  2. Par ailleurs, ce peuple subit les différentes influences des croyances et des rituels des peuples qui l’entourent. Le culte de Baal, avec ses rituels saisonniers que les Hébreux trouvent dans le pays de Canaan, semble mieux adapté à une population qui se sédentarise. Ils adoptent volontiers les cultes de la fécondité et fréquentent les lieux de culte où l’on offre des sacrifices au dieu Baal, symbolisé sous la forme d’un taureau. Le combat d’Élie, comme des prophètes qui suivront, est précisément un combat contre les cultes idolâtriques. Il va se prolonger sur plusieurs siècles. Avec des paroles très fortes, ces « champions du Dieu d’Israël » tentent de faire redécouvrir à « un peuple à la nuque raide », souvent corrompu par l’appât du gain et des gouts de luxe, le visage de ce Dieu qui dit, par l’intermédiaire d’Osée (740 av. J-C) : « C’est la miséricorde que je veux, et non les sacrifices! (Os 6,6) », une parole qui sera reprise plusieurs fois par Jésus lui-même (Mt 9,13). Quant à Élie, après le massacre des prêtres de Baal, il se trouve poursuivi par la haine de la reine Jézabel et fuit dans le désert. Il est complètement découragé, ne comprend plus à ce qu’il croyait être sa victoire, se demande pourquoi Dieu le laisse ainsi tomber... Il n’en peut plus de son combat, s’arrête en plein désert et attend la mort. C’est à ce moment-là que Dieu intervient à nouveau dans sa vie et lui donne les forces dont il a besoin pour traverser le désert, quarante jours durant, et parvenir à l’Horeb la montagne de Dieu. Là il fait une découverte spirituelle plus que surprenante. Le Dieu dont il se veut le champion et le défenseur vient à sa rencontre, mais ce ne sera ni dans les éclairs, ni dans le fracas de la tempête, comme il pouvait l’imaginer. Il découvre sa présence dans le souffle d’une brise légère. On en devine la signification. La conception même du divin bascule.

Roland Bugnon

Suite de l'article :
2. Un chemin à parcourir pour connaître Dieu

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S'initier à la lecture de la Bible

 

 

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