ISBN : 2258066980
Passionné d'Égypte depuis toujours, le journaliste Paul Sussman participe tous les ans, durant quelques mois, aux fouilles en cours dans la Vallée des Rois. Il est l’auteur du roman Armée des sables (Presses de la cité, 2004) traduit en vingt-huit langues et en cours d’adaptation pour le grand écran.
Le secret du temple
Paul Sussman
Traduit de l’anglais par Jacques Martinache
Paris, Presses de la cité, 2005, 479 p.
Un cadavre est découvert sur un site archéologique égyptien. En rassemblant les indices, l’inspecteur Yossouf Khalifa se rappelle une autre affaire : le meurtre d’une Israélienne, quinze ans plus tôt. L’inspecteur a l’intuition que les deux affaires sont liées et obtient l’autorisation de rouvrir l’enquête. Pendant que son enquête progresse lentement, une journaliste palestinienne reçoit une lettre anonyme et une copie d’un document ancien qui la met sur la piste d’un trésor connu de Guillaume de Relincourt, responsable de la reconstruction de l’église du Saint-Sépulcre à l’époque des Croisades. L’auteur de la lettre veut rencontrer un leader palestinien et prétend que le trésor serait une arme redoutable contre Israël.
Ces deux histoires évoluent de manière autonome pendant une bonne partie du roman. Un pont est jeté entre les deux lorsque l’inspecteur égyptien fait appel à la police israélienne. Entre alors en scène un troisième personnage important : l’inspecteur Arieh Ben-Roï de la police de Jérusalem. On apprend alors la véritable identité de l’égyptien assassiné : Dieter Hoth, un expert en archéologie égyptienne ayant travaillé pour les nazis. Commence alors une véritable course au trésor dans laquelle sont impliqués les trois personnages principaux et un groupe armé palestinien.
Comme d’autres romans, l’intrigue repose sur l’existence d’un trésor du temple qui aurait survécu à 2000 ans d’histoire. La première « scène » du roman se déroule d’ailleurs en 70 de notre ère : lors de la prise de Jérusalem, le grand-prêtre confie un important secret à un jeune juif qui réussi à éviter le glaive romain. L’archéologie tient donc une place importante dans le roman non seulement parce que le récit s’en imprègne mais aussi parce qu’elle est au coeur du conflit israélo-palestinien. « Pour les Israéliens, l’archéologie, en particulier la découverte de vestiges prouvant l’existence d’un État d’Israël biblique sur les terres qu’ils occupent aujourd’hui, constitue depuis le début un élément essentiel de leur combat contre les Palestiniens » (page 216). Le roman mêle ainsi habillement des éléments tirés de légendes, des événements inspirés du conflit au Proche-Orient et d’histoire ancienne et récente.
Sylvain Campeau
Bibliste, Laval
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