Le Christ endormi pendant la tempête. Eugène Delacroix, c. 1853.
Huile sur toile, 50,8 x 61 cm. Metropolitan Museum of Art, New York (Wikipédia).

Un monde nouveau est déjà né?

René LapriseRené Laprise | 12e dimanche du Temps ordinaire (B) – 23 juin 2024

La tempête apaisée : Marc 4, 35-41
Les lectures : Job 38, 1.8-11 ; Psaume 106 (107); 2 Corinthiens 5, 14-17
Les citations bibliques sont tirées de la Traduction liturgique officielle.

Encore aujourd’hui, plusieurs médias ont une chronique qui s’appelle la Bonne nouvelle du jour ou de la semaine. Il suffit de penser à la Bonne nouvelle TVA. En fait, les responsables de salles de presse veulent répondre à un souhait et un besoin de la population d’entendre parler de bonnes nouvelles. Le public devient parfois un peu découragé devant le flot de mauvaises nouvelles, de tragédies ou de catastrophes. Il y a chez l’humain une soif d’espérance pour aller vers un monde nouveau.

Un peu comme le personnage de Job, notre monde a besoin de garder confiance en Dieu en portant un regard sur la réalité qui l’entoure. Job qui était un homme pieux et riche est frappé par la souffrance, mais sans perdre patience comme s’il espérait contre toute espérance.

Un amour éternel

Le Psaume 106 est un rappel incessant que malgré les précarités humaines et de notre monde, le Seigneur est bon et qu’éternel est son amour. S’il nous arrive de désespérer en voyant se dérouler le récit de l’humanité, Dieu est là pour venir au secours de ceux et celles qui lui ouvrent leur cœur.

Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur,
et lui les a tirés de la détresse (v. 28)

Le monde ancien s’en est allé

Dans sa Deuxième lettre aux Corinthiens, saint Paul tente de faire prendre conscience à la communauté de la grande profondeur de la mort du Christ. Par sa mort, seulement la sienne, et par sa résurrection, tous et toutes sont passés de la mort à la vie.

Si donc quelqu’un est dans le Christ,
il est une créature nouvelle.
Le monde ancien s’en est allé,
un monde nouveau est déjà né. (v. 19)

Le salut est pour chacun et chacune grâce à la passion du Christ. Il ouvre le chemin à une nouvelle humanité. De l’ancien monde, avant sa mort, un monde nouveau est né avec sa résurrection. La nouvelle alliance prend alors un tournant pour épouser une humanité en profonde transformation avec ses questionnements, ses inquiétudes et ses espoirs.

Encore là, l’histoire démontre que la signification d’un monde nouveau a trouvé des échos différents à travers les époques comme quoi chaque civilisation, d’un siècle à l’autre, a vécu des temps de découragement, de désespoir, de doute. En même temps, chaque époque a fait sienne ce projet d’une nouvelle alliance empreinte de la victoire de la vie sur la mort.

Avoir la foi

Dans le récit de la barque en eau agité dans l’évangile de Marc, Jésus se trouve avec ses disciples et alors qu’ils passaient sur l’autre rive, les vagues dans la tempête ont provoqué une grande crainte chez les disciples.   

« Maître, nous sommes perdus ;
cela ne te fait rien ? »
Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer :
« Silence, tais-toi ! »
Le vent tomba,
et il se fit un grand calme.
Jésus leur dit :
« Pourquoi êtes-vous si craintifs ?
N’avez-vous pas encore la foi ? » (vv. 38b-40)

Comme les disciples, il est parfois facile d’avoir peur et d’abandonner. Il devient alors difficile de faire confiance, d’être en paix et de mettre son espérance dans la bonne nouvelle du Christ. La foi est vraiment une question de relation et de confiance intérieure en l’amour éternel du Père pour son peuple.   

La Bonne nouvelle du Christ n’est pas seulement pour une journée ou une semaine. Elle a besoin de messagers et de messagères, de camelots pour rejoindre les quartiers, les familles, les personnes seules ou dans le besoin. La communauté des croyants et croyantes devient alors le média par lequel passe la Bonne nouvelle, mais un média qui se met également à l’écoute de l’humanité pour entendre ses souffrances, ses joies et ses espoirs.

René Laprise est diacre permanent de l’archidiocèse de Gatineau (Québec).

Source : Le Feuillet biblique, no 2852. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l’autorisation du Diocèse de Montréal.

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