INTERBIBLE
À la découverte du monde biblique

comprendre la biblearchéologiegroupes bibliquesinsolite

off Nouveautés
off Cithare
off Source
off Découverte
off Écritures
off Carrefour
off Caravane
off Scriptorium
off Artisans

 

 
Comprendre la Bible
  image
Imprimer
chronique du 19 mai 2006
 

Plusieurs traductions de la Bible mais un seul Dieu
 

QuestionPourquoi existe-t-il plusieurs sortes de bibles, alors qu’il n’y a qu’un seul Dieu? Les diverses traductions disponibles sur le marché sont-elles vraiment nécessaires? (Sabine)
 

RéponseLa Bible que l’on peut appeler également « le Livre des livres » possède deux sources de référence : la Bible hébraïque, écrite en hébreu, à laquelle se réfère le Nouveau Testament lorsqu’il parle des « Écritures ». Le premier ensemble de livres s’est constitué au fil de l’histoire du peuple d’Israël, probablement entre 800 et 200 avant Jésus-Christ. À la suite de forts mouvements de population, une importante diaspora juive s’installe dans l’univers gréco-romain, en particulier à Alexandrie, en Égypte. Une nécessité se fait sentir peu à peu. Une partie des Juifs d’Alexandrie ne comprenant plus l’hébreu, la langue biblique par excellence. Les rabbins décident de faire la première traduction en grec de la Bible hébraïque. On la nomme la Septante. Ils ajouteront au texte original quelques textes écrits en grec, comme le livre de la Sagesse. À la suite de la chute de Jérusalem et de la dispersion juive en 70 de notre ère, le judaïsme cherche à se donner une nouvelle identité. L’assemblée de Jamnia décide de purifier le judaïsme de toute influence externe et d’exclure de la Bible hébraïque tous les livres écrits en grec.

     À la suite de son expansion dans le monde gréco-romain, le christianisme adopte, presque naturellement, la Septante comme livre des Écritures, auxquelles vont s’ajouter les écrits chrétiens qui formeront le Nouveau Testament. Mais le grec n’est plus compris partout. Saint Jérôme se charge d’une traduction de l’ensemble en latin, qui deviendra « la Vulgate », la Bible de référence de l’univers chrétien, jusqu’au temps de la Réforme.

     Soucieux d’ouvrir le texte biblique à l’ensemble des chrétiens et non aux seuls clercs capables de comprendre le latin, les réformateurs font les premières traductions en langues vernaculaires. L’invention de l’imprimerie permettra une diffusion du texte biblique, inconnue jusque là, qui n’a cessé depuis lors. La traduction est toujours, par certains côtés, une trahison, mais elle est nécessaire pour que d’autres découvrent à leur tour le visage du Dieu qui se révèle dans des textes de plus de deux mille ans. Le progrès des connaissances apportant régulièrement de nouvelles précisions, des corrections sont régulièrement apportées, en fonction également du public à qui sont destinées les nouvelles traductions. La diversité au niveau de l’offre, ne doit pas effrayer. C’est toujours le même Seigneur qui se donne à connaître et que chacun de nous doit continuer à chercher. Les sensibilités de chacun sont diverses. L’un souhaite un texte traduit au plus près de l’original, un autre un texte facile à lire en lecture publique… Toute cette diversité n’empêche nullement le fait que tous les chrétiens se réfèrent aujourd’hui au même livre.

Roland Bugnon, CSSP

Chronique précédente :
Le lieu de naissance de la religion chrétienne