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Initiation à la Lectio divina (2/6)
 

La Lectio (1ière étape)

Des attitudes

Lire d’abord lentement et à mi-voix, le texte choisi. La lecture audible fait participer le corps et aide à la mémorisation. Enzo Bianchi, spécialiste en la matière, écrit : « La lecture est faite avec tout l'être : avec le corps, car normalement on prononce les paroles avec les lèvres; avec la mémoire qui les fixe, avec l'intelligence qui en comprend le sens ». Puis, baiser le livre de la Parole.

Le respect de la Parole de Dieu

     Le célèbre Dom Delatte, osb (1848–1937) enseignait à ses moines novices : « La bible, c'est la lettre de Dieu à sa créature; et c'est même une lettre d'amour, cela ne se lit pas en faisant de l'analyse grammaticale ou de l'analyse logique! Cela se lit avec les yeux du cœur, et même plus encore entre les lignes que sur les lignes! »

     Il faut témoigner beaucoup de respect pour le livre de la Parole. Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus avait un grand respect des Écritures même pour la matérialité du livre. Toucher le livre des évangiles était pour elle un peu comme si elle touchait le Christ. Cette lecture donc est déjà une présence divine. Elle nous est une nourriture. Une nourriture qui nous permet de croître: Comme des enfants nouveau-nés désirez le lait spirituel (1 Pi 2, 2). Ce lait spirituel c’est justement la Parole de Dieu.

Les conditions pour aller plus loin

     Il ne faut pas nous leurrer, cette lecture n'est pas facile à faire. Certes lire est simple mais il y a lire et lire. L'expérience nous apprend que l’étape lectio comme premier mouvement de la Lectio divina ne peut nous conduire à la contemplatio qu'à certaines conditions :

  • que si elle est bien faite;
  • que si elle ouvre à la réflexion qui l'éclaire et l'illumine;
  • que si elle conduit à la prière qui l'assimile;
  • que si finalement elle débouche sur la paix et le repos en Dieu.

     Chaque lecture doit donc se faire paisiblement, sans hâte, sans nourrir l'ambition du savoir (recherche critique).

Le choix des lectures

     Plusieurs s’interrogent sur le choix des lectures. Il est suggéré de privilégier la liturgie du jour. Dans ce choix s’exprime déjà une grâce. En un mot, manger ce que nous sert notre Mère la sainte Église comme nous le suggère la tradition des Pères de l’Église. Saint Jérôme parle dans le même sens lorsqu’il avance que : « Lire ce que nous sert la liturgie c’est tendre les voiles à l’Esprit saint, sans savoir sur quel rivage nous aborderons. »

     L’évangile du jour doit cependant être privilégié. N’oublions pas que la Parole est une nourriture quotidienne et comme tout repas, elle ne donne satisfaction qu’en des moments privilégiés. Certains repas ne sont pas toujours des repas de fête. C’est cela, justement, lire dans la foi.

Une lettre de l’Esprit

     La lectio consiste à lire le texte sacré comme si l'Esprit nous l'avait dicté : « Quand l'Esprit saint inspira le texte sacré, chacun de ceux qui devait le lire était au centre de sa pensée, et ce texte a été écrit pour chacun en particulier. Et c'est ainsi, comme une lettre personnelle, qu'il doit être lu. Et alors, notre lecture devient vivante, c'est une communication directe de l'auteur, le Saint-Esprit actuellement présent, avec le lecteur » (Bertrand Lefort, OCSO).

Sous la mouvance de l’Esprit

     La Lectio divina produira des fruits si on lit en laissant dès le début à l'Esprit de Dieu la liberté de nous éclairer comme il le veut. En laissant à Dieu la liberté de nous faire voir ce qu'il veut nous faire contempler. En laissant à Dieu la liberté enfin de nous faire désirer, à cette lumière, ce qui deviendra prière, appel, offrande et abandon à l’amour. Pour rendre possible une intelligence du texte, il faut le relire plusieurs fois. Cette première lecture a pour but de graver dans la mémoire le texte à la manière d’un stylet sur la cire molle. Terminons par cette affirmation d’un moine rompu à cette manière de prier : « Le texte sacré recèle un sens intérieur, et une fois qu'on y accède on trouve tout dans l'Écriture. La lecture spirituelle de la bible engendre la ferveur. À l'occasion de la lecture divine, une grâce est donnée qui pénètre toute la vie » (Dom Jean Leclercq, OSB).

 

Ghislaine Salvail, SJSH

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2281. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

Chronique précédente :
Initiation à la Lectio divina - 1- Les chemins de prière

 

 

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