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Initiation à la Lectio divina (4/6)
 

L'Oratio (3e étape)

Maintenant que nous avons médité la Parole, comme nous l’avons dit précédemment, l’oratio peut jaillir comme une source, comme un remous qui se forme au beau milieu des eaux, comme une terre bien labourée heureuse d’offrir ses fruits. Au cœur de cette prière spontanée se retrouve la phrase conservée ou le mot retenu. En somme, la prière s'articule autour d'eux, si l'on peut dire. Puis, laisser descendre Dieu en nous comme dans un puits. La prière n’est pas une élévation de notre cœur  vers Dieu comme plusieurs d’entre nous l’avons appris mais une descente de Dieu vers nous. C’est ce que confiait Jésus à sainte Catherine de Sienne en lui demandant : «Fais-toi capacité, je me ferai torrent.»

     Donc on peut avancer que dans l’océan de l’amour divin, chaque personne puise selon la capacité du vase qu’elle apporte. Si par exemple, j'ai retenu ce passage de l'évangile de Jean 16, 13 : Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière. Alors ma prière pourrait ressembler à celle-ci : « Père très bon, Toi qui es vérité et vie, fais que je sois à l’écoute de cette vérité afin que je puisse suivre Jésus ton Fils. Je te le demande par Jésus mon Guide et mon Sauveur et par l’Esprit d’amour et de vérité. Amen! »

     À propos de l’oratio, on conseille de l’écrire ou de la dire sur le modèle de la prière juive, donc de toujours l’adresser au Père. La prière juive repose sur quatre axes :

  • L’Exclamation : Ô Dieu…
  • Le Mémorial : (faire mémoire = anamnèse) Toi qui…
  • La Supplication : fais que, ne permets pas que…
  • La Doxologie : (recours à la Trinité) Je te le demande par ou Toi qui règnes…

Une prière simple

     La prière qui monte en nous après avoir lu et médité la Parole est une prière simple, une prière du cœur. Elle est le résultat des deux dernières étapes et non un moyen. Au fait, la prière est commencée depuis le moment du désir mais elle devient plus consciente et c’est pourquoi elle peut prendre forme. Car les choses ressenties sont notre miroir. Si l’on entre en conversation avec Dieu dans l’esprit et l’attitude du texte, notre prière ne peut qu’être agréable à Dieu. La Parole est venue en nous et maintenant il est normal qu’elle retourne vers Lui sous forme de prière. C’est ce qui faisait dire à saint Augustin : « Quand tu écoutes, Dieu te parle; quand tu pries, tu parles à Dieu.»

Un cœur de prière

     Nous portons en nous un cœur de prière comme l’écrivait l’abbé Jean Lafrance. André Louf, pour sa part, avoue : « Aujourd’hui j’ai l’impression que, depuis des années, je portais la prière dans mon cœur, mais je ne le savais pas. Elle était comme une source qu’une pierre recouvrait. À un moment donné, Jésus a ôté la pierre. Alors la source s’est mise à couler et depuis elle coule toujours.»      

     Il faut donc, dans l’oratio, découvrir cet être caché au fond du cœur. Celui sous le regard duquel on marche en vérité (Ps 26, 3). C’est là que réside la vrai beauté : « La beauté sauvera le monde » écrivait Dostoïeski. C’est elle qui transfigure notre être aussi.

La joie sensible

     Le moment de la prière peut à certains jours nous faire ressentir une joie que l’on ne saurait décrire mais qui est bien donnée comme un cadeau de Dieu. Elle ne nous vient que de Lui seul. Bien sûr, ce ressenti ne peut être habituel et quotidien, mais parfois il nous est réservé et nous devons alors l’accueillir avec reconnaissance et surtout ne pas le contenir. Rappelons-nous les débordements de joie de la prophétesse Anne, de Zacharie, d’Élisabeth et de Marie et l’allégresse du psalmiste : Ton amour me fait danser de joie (Ps 30, 8).

Le Notre Père

     Une prière évidemment que tout chrétien doit privilégier c’est bien le Notre Père. Rappelons-nous que la liturgie ne redit jamais le Notre Père sans préparation. Dans le rite latin il est introduit par ces mots : « Nous osons dire. » Dans l’Église orthodoxe, il est introduit en disant : « Rends-nous dignes, Seigneur, d’avoir l’audace dans la joie et sans présomption, de t’appeler Père, ô Dieu des cieux, et de te dire : Notre Père. »

 

Ghislaine Salvail, SJSH

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2283. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

Chronique précédente :
Initiation à la Lectio divina - 3- La Meditatio (2e étape)

 

 

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