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Les mots pour le dire
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chronique du 22 octobre 2010

 

Hébreu

Hébreu : ibri
Grec : ebraios

Le mot hébreu est employé pour qualifier à la fois un groupe ethnique et une langue sémitique.

captifs de Lakish

Captifs de Lakish (détails)
Bas-reliefs du palais de Sennachérib à Ninive

Le peuple

     L’étymologie du mot ibri est complexe. Il est un dérivé de « eber » qui signifie « l’autre côté » d’une rivière ou d’une montagne. Ibri est aussi proche du verbe « abar » (émigrer) (Jg  9,26; Gn 12,6) et de « nokri » (étranger). 

     Les textes les plus anciens qui emploient le mot hébreu le place dans la bouche de personnages égyptiens ou philistins comme si ce nom avait été imposé aux israélites par des étrangers. L’emploi de ce mot survient souvent dans un contexte péjoratif. Par exemple, les serviteurs ou esclaves hébreux sont mis en opposition avec les maîtres égyptiens (Gn 39,17; 41,12). La même chose est remarquée par rapport à l’assujettissement des Hébreux vis-à-vis des Philistins (1 S 4,6.9)

     « Tu te souviendras que tu as été serviteur (ibri) au pays d’Égypte. » (Dt 15,12)
Avant l’exil, le mot hébreu désignait donc les Israélites en plaçant l’accent sur leur asservissement aux autres nations. Après l’exil, ce mot va prendre un sens différent. Il désigne alors les Israélites restés en Palestine alors que ceux qui sont en exil à Babylone sont qualifiés de Babli (en hébreu) ou de Bablay (en araméen).

La langue

     L’hébreu est une langue sémitique. L’hébreu biblique est d’abord appelé « langue de Cannan » (Is 19,18). On l’appelle aussi le judéen (2 R 18,26.28) puisque c’est la langue parlée en Judée. Ce n’est que tardivement, vers 130 av. J.C. qu’on désigne cette langue par le mot hébreu dans le livre du Siracide (prologue, à partir du verset 20).

     L’hébreu comptait plusieurs dialectes. Par exemple, il y avait une distinction entre l’hébreu parlé dans le royaume du Nord et celui de la Judée. La Bible ne permet pas de voir cette distinction puisque ces textes ont été uniformisés à Jérusalem.

     Au retour de l’exil, la majorité du peuple s’exprimera en araméen. Pourtant, deux livres tardifs de l’Ancien Testament (Esther et Qohéleth) sont écrits en hébreu mischnaïque (langue utilisée dans la Mishnah). Cette évolution de l’hébreu biblique va être parlée jusqu’au IIe siècle ap. J.C. Elle se distingue de l’hébreu classique par l’ajout de plusieurs mots de langues étrangères. Durant cette période, l’hébreu devient une langue sacrée peu utilisée dans la vie de tous les jours.

     Dans le Nouveau Testament, on parle quelques fois de la langue hébraïque (Ac 21,40; Lc 23,38; Jn 5,2; Ap 9,11, etc.), mais cette expression désigne en fait l’araméen qui était la langue parlée à l’époque de Jésus.

     Aujourd’hui, l’hébreu parlé en Israël est un néo-hébreu qui reprend l’hébreu biblique, avec des ajouts pour décrire les réalités contemporaines absentes de la Bible (avion, ordinateurs, micro-ondes, etc.) Ainsi, l’hébreu est redevenu une langue vivante depuis le début du XXe siècle.

Sébastien Doane

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