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Épiphanie du Seigneur B - 5 janvier 2003
 
De quel roi s'agit-il?

La visite des mages (Matthieu 2, 1-12)
Autres lectures:Isaïe 60, 1-6; Ps 71 (72); Éphésiens 3, 2-3a.5-6

 

La visite des Mages à Jérusalem n'a laissé aucune trace dans l'histoire profane. Il est vrai que le passage d'une caravane de marchands ou d'une délégation d'ambassadeurs étrangers ne devait pas être un événement exceptionnel dans la capitale qu'était Jérusalem au temps d'Hérode. L'évangéliste note pourtant qu'à l'occasion de cette visite, non seulement le roi, mais aussi toute la ville sont pris d'inquiétude (v. 3).

     Ce n'est pas la présence des mages dans la ville qui cause ce tumulte, mais la question qu'ils posent : Où est le roi des Juifs qui vient de naître? (v. 2). Ce titre de Roi des Juifs n'apparaît ailleurs que dans les récits de la Passion, et c'est ce titre qui sera affiché sur la croix comme motif de la condamnation de Jésus (voir Matthieu 27, 11.29.37 et parrallèles). Matthieu établit ainsi un lien entre la naissance de Jésus et sa mort, entre l'Incarnation et le mystère pascal.

     Cherchant un roi, les mages se rendent naturellement dans la capitale: selon la logique politique, le roi nouveau-né devrait être le fils du roi actuel. Or, il n'en est rien; aucune naissance récente dans la famille d'Hérode ne pourrait donner sens à l'étrange question des visiteurs. Plutôt que de renvoyer chez eux ces étrangers quelque peu inquiétants, Hérode décide de pousser plus loin son enquête. Il fait appel aux spécialistes des Écritures pour essayer de trouver un sens à cette situation qui le dépasse et par laquelle il se sent menacé. C'est d'ailleurs lui, Hérode, qui est le premier à faire un lien entre le roi nouveau-né dont on parle et le Christ, ou Messie, objet de l'attente d'Israël (v. 4).

Selon les Écritures

     En introduisant la figure du Messie et en faisant appel aux Écritures pour comprendre mieux la situation, Hérode fait passer le problème d'un plan strictement politique à un plan religieux. La question des mages ne fait pas que remettre en doute sa légitimité comme roi, elle interroge chacun sur l'initiative de Dieu dans l'histoire de son peuple: Dieu va-t-il, oui ou non, réaliser sa promesse de salut?

     Pour répondre à cette question, Matthieu met en oeuvre un procédé qui lui est cher tout au long de son évangile : montrer comment Jésus vient accomplir, c'est-à-dire porter à leur pleine réalisation, les promesses contenues dans les Écritures. La citation tirée du livre de Michée (vv. 5-6; cf. Michée 5, 1.3) jointe à un extrait du 2e livre de Samuel (cf. 2 Samuel 5, 2), établit le lien entre le Messie et David. Non seulement le nouveau roi doit-il naître à Bethléem, mais sa manière d'exercer la royauté sera celle d'un bon pasteur, tel que promis par Dieu : Je susciterai pour le mettre à leur tête un pasteur qui les fera paître, mon serviteur David (Ez 34,23).

     L'étoile qui guide les mages vers Jérusalem rappelle la prophétie de Balaam: un astre issu de Jacob devient chef, un sceptre se lève issu d'Israël (Nb 24,17). Enfin les présents offerts à l'enfant rappellent l'annonce de la renaissance glorieuse de Jérusalem lue dans la première lecture.

Un choix à faire

     L'arrivée inattendue de ces étrangers, en semant l'émoi à Jérusalem et jusque dans le palais royal, force chacun à se situer par rapport à l'avènement de salut: reconnaître cet enfant comme le sauveur promis et se prosterner devant lui, ou bien se fermer à l'oeuvre du salut en comptant uniquement sur la puissance humaine. La démarche des mages préfigure l'entrée des nations païennes dans le plan de salut de Dieu.

Jérôme Longtin, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1909. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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La famille de Jésus