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Sixième dimanche de Pâques B - 25 mai 2003
 
Des commandements pour aimer

L'image de la vigne et des branches (Jean 15, 9-17)
Autres lectures : Actes 10, 25-26.34-35.44-48; Ps 97 (98);
1 Jean 4, 7-10

 

La semaine dernière, les propos de Jésus proposaient à notre réflexion l'allégorie de la vigne. Le déploiement de cette symbolique se poursuit. On insiste ici sur la productivité qui résulte d'un rattachement vital au Père et au Fils.

     Le commandement aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés concentre un thème présent dans tout le quatrième évangile. On applique le modèle de l'expérience de Jésus aux comportements durables souhaitables. L'expérience de l'amour du Père et du Fils engendre les comportements des disciples. La relation de qualité entre le Père et le Fils est donc plus qu'un exemple à suivre. Il s'agit d'une source incontournable pour dépasser le niveau des sentiments et passer à l'action.

     Il ne suffit pas de s'arrêter quelques instants, comme au passage, pour regarder l'alliance d'amour proposée par Jésus comme on contemplerait un inimitable tableau de grand maître. Non. Il faut retrousser ses manches, et comprendre que la mission des disciples, c'est d'organiser la permanence, c'est de «demeurer dans l'amour» à l'image de Jésus, c'est d'élargir encore l'union que le Sauveur ouvre à toute l'humanité. En gardant les commandements de l'Aimé, les disciples prennent leur part de victoire dans ce vaste et long procès que la haine du monde inflige à Jésus en ce temps de l'Église.

     En acceptant d'écouter le commandement de Jésus, nous manifestons à quel point nous avons besoin de lui, à quel point nos amours sont nourris par son amour. Nous sommes humbles, nous sommes en même temps réalistes, et nous refusons l'illusion qui se répand dans la société, à savoir qu'une vie de qualité devrait être une vie sans Dieu.

     L'appartenance (exprimée par les nombreuses mentions du mot « amour », « aimer », « ami ») doit s'accompagner d'actions (« garder le commandement »). Elles génèrent des résultats à plus long terme, du « fruit qui demeure ». Comme le rappelaient souvent les prophètes de jadis, il ne suffit pas de célébrer le choix fait par Dieu du peuple sanctifié auquel on appartient par hasard ou par choix. Il faut transformer le quotidien. Notre contexte culturel met en valeur l'instantané. Le rappel d'une appartenance amicale qui donne du souffle à plus long terme est assez contestataire! Par contre, la haute estime accordée chez nous à l'action trouve ici un écho biblique réconfortant.

     Ce monde a faim de modèles. Il va de l'un à l'autre avec une inconscience qui serait ridicule si elle n'était si désespérée. Les disciples sont plutôt invités à découvrir le grand amour: l'amour que le Père a pour Jésus, l'amour que le Fils a pour ses disciples. Les disciples sont surtout convoqués à en faire quelque chose de neuf pour le monde.

 

Alain Faucher, professeur
Directeur des programmes de premier cycle
en études bibliques, études pastorales et théologie
Faculté de théologie et de sciences religieuses
Université Laval

 

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1929. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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Les sans-abri spirituels