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Quatrième dimanche ordinaire C - 1er février 2004
 
Jésus politiquement incorrect

Échec de Jésus à Nazareth (Luc 4, 21-30)
Autres lectures : Jérémie 1, 4-5.17-19; Ps 70 (71);
1 Corinthiens 12, 31 - 13, 13

 

Imaginons une campagne électorale dans laquelle, selon les sondages, un chef de parti mène largement. Puisqu'il a le vent dans les voiles, il ne veut pas commettre d'impair devant les foules qui le suivent. Dans son comté, lors des discours qu'il prononce, il prend bien garde de ne choquer personne. Parfois même il remercie déjà les gens qui le soutiennent.

     Jésus, lui, agit tout autrement. Bien qu'il ait la faveur populaire, Jésus ne craint pas de choquer les Nazaréens, ses concitoyens. En seulement quelques phrases, il se met à dos tous les gens de son village. Il ne respecte vraiment pas la rectitude politique. Comme Jésus ferait un piètre politicien! Non seulement il ne cherche pas à faire plaisir à tout prix, mais encore il va jusqu'à susciter la controverse. Les habitants de Nazareth qui espéraient peut-être voir Jésus effectuer des miracles sont déçus. Jésus en décide autrement : sa seule présence suffira. Que personne ne se méprenne: Jésus n'est pas d'abord un faiseur de miracles, mais bien la présence amoureuse de Dieu dans le monde. Voilà le plus grand miracle à découvrir.

     Le passage du jour reprend plusieurs thèmes chers à l'évangéliste Luc : l'importance de l'enseignement de Jésus, l'universalité de son message et sa mort-résurrection à Jérusalem. Retenons en particulier celui de l'universalité du message. Lors de la prédication de Jésus à Nazareth, seul Luc fait référence à Élisée et Élie. Ces deux prophètes du Premier Testament vinrent en aide à des étrangers plutôt qu'à leurs concitoyens israélites. Pourquoi insister sur ce point? Simplement parce que Luc s'adresse non pas d'abord aux juifs, mais bien aux étrangers. L'évangéliste insiste pour que tous comprennent bien que Jésus n'est pas venu uniquement pour les juifs. Au contraire, son message et le salut qu'il apporte conserve une portée universelle. Selon le troisième évangile, toute personne est concernée par le règne de Dieu annoncé par Jésus.

     De façon surprenante, le récit se termine sur une scène de conflit brutal. Les Nazaréens n'acceptent pas le message de Jésus et veulent même le mettre à mort. D'une manière mystérieuse, Jésus échappe aux gens en colère. Alors qu'il se retrouve au cœur d'une foule qui veut le tuer, Jésus passant au milieu d'eux, allait son chemin (v. 30). Au delà d'une tactique habile, il faut voir là une annonce de la mort-résurrection de Jésus. À Jérusalem, les juifs le mettront à mort, mais il triomphera en passant de la mort à la résurrection.

Daniel Montpetit
Professeur au Collège Jean-Eudes

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1956. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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