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4e dimanche de Pâques C - 29 avril 2007

 

La Parole de Dieu : notre joie

Jésus proclame qu'il est le prophète par excellence et le Fils de Dieu : Jean 10, 27-30
Autres lectures : Actes 13, 14.43-52 ; Psaume 99(100) ; Apocalypse 7, 9.14b-17

Je leur donne la vie éternelle (Jean 10, 28). Les mots de l’évangéliste Jean sont lourds de sens en ce quatrième dimanche de Pâques. La connaissance, l’écoute, la confiance, la vérité et la vie, sont autant de pistes proposées, capables de jalonner notre réflexion quant à la recherche du bonheur. En fait, qu’en est-il de la vie éternelle (v. 28) que le Bon Pasteur donne?

Une promesse de vie éternelle...

      Quelle promesse au-delà de toute mesure et de toute attente! Cette promesse de vie jaillissante, profondément humaine selon la volonté bienveillante de Dieu, est à la portée des personnes qui adhèrent à Dieu, au Père. Mais dirons-nous, en quoi consiste cette vie éternelle? quels en sont les éléments constituants? en somme, quels en sont les signes?

... vécue dans la main du Père

      La vie éternelle, c’est être dans la main du Père. À trois reprises, il est dit d’affirmer notre confiance et de la raffermir, car, en Dieu, on ne périt pas et personne ne peut nous arracher de sa main (vv. 28bc.29b). Dans les difficultés et les combats de la vie, dans les épreuves et les tourmentes inhérentes à la condition mortelle fragile et détournée de son épanouissement par le péché, Dieu accompagne ses enfants, les protège, les console et les redresse. Il collabore avec le croyant afin qu’il résiste aux forces qui entraînent à la calomnie et à l’injustice, au rejet et à la persécution. Le livre de l’Apocalypse assure que les rachetés d’hier et d’aujourd’hui n’auront plus faim, n’auront plus soif... Dieu essuiera toute larme de leurs yeux (vv. 16-17).

... dans une communion intime

      Le Bon Pasteur connaît ses brebis-disciples d’une connaissance intime et aimante, fidèle et soutenue; il s’engage envers elles, pour qu’elles expérimentent sa bonté d’une façon concrète, réelle, existentielle, car elles lui tiennent à cœur. C’est lui qui précède le disciple et prend l’initiative de la relation, et le croyant est invité à entrer dans une relation personnelle avec Jésus, le Vivant.

      À la connaissance du disciple par le Vrai Pasteur répond la reconnaissance et le consentement du disciple-croyant : Mes brebis écoutent ma voix (v. 27).

La révélation du visage du Père

       Le Père et moi, nous sommes un (v. 30) L’unité dont il est question ici n’est pas une unité d’identification, mais d’action. Jésus, par sa vie, son œuvre et sa mort, révèle le visage du Père, dit la parole en toute humilité. Ne reçoit-il pas du Père la mission de guider et de soutenir les brebis-disciples? N’évoque-t-il pas le Père comme étant plus grand que tout (v. 29), par rapport à ce qu’il a donné à lui, le fils, à savoir, les disciples de tous les temps? Et, dans l’aujourd’hui de tous les croyants, par l’Esprit et avec le secours de l’Église et des sacrements, Jésus Vivant appelle les communautés chrétiennes à relire la vie et le message du Maître, ainsi que l’immense dessaisissement qu’il a vécu à l’heure de sa passion.

Une foule immense qui se tient debout
Apocalypse de Jean 7, 9, 14b-17

       Le contexte de l’Évangile de Jean — des chapitres 7 à 10 — en est un d’opposition, de controverse, de tension. Il y a ceux qui écoutent et ceux qui rejettent. Des forces hostiles s’agitent contre Jésus. Il en sera ainsi pour l’apôtre Paul et pour tous ces martyrs dont parle l’Apocalypse. Ces femmes et ces hommes de toutes nations, races, peuples et langues (v. 9) ont fait grandir le Royaume de Dieu, malgré les valeurs opposées de la cité — du moins certaines —, ces contre-valeurs qui détruisent l’être humain dans ce qu’il possède de plus digne et de plus noble.

L’écoute de la Parole
Actes 13, 14.43-52

       Paul et Barnabé annoncent la bonne nouvelle de Jésus Christ (13, 1-41) à leurs congénères juifs, en premier, puis, aux sympathisants venus du paganisme. Leur auditoire s’agrandit, et la Parole est adressée aussi aux païens, selon la prophétie d’Isaïe : C’est le commandement que le Seigneur nous a donné : J’ai fait de toi la lumière des nations pour que, grâce à toi, le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre (v. 47). Le message donc ne peut être réservé uniquement aux Juifs.

       Cette parole libératrice provoque une réaction violente chez des notables de la ville d’Antioche de Pisidie, sur les hauts plateaux de l’Anatolie, dans la Turquie actuelle. La jalousie semble les enfermer en constatant que les païens les rejoignent dans le salut offert : ils furent remplis de fureur... ils repoussaient les affirmations de Paul avec des injures jusqu’au jour où ils les expulsèrent de leur territoire (vv. 45.49). Opposition, persécution, comme au temps du ministère public de Jésus. Paul et Barnabé sont sans conteste des gêneurs aux yeux des autorités officielles d’Antioche.

       Mais que vivent les païens? Ils accueillent la Parole de Dieu (v. 44), s’adonnent à la louange (v. 48) et sont remplis de joie dans l’Esprit Saint (v. 52).

       Réfléchissons à l’écoute de la Parole. Les Écritures sont un signe privilégié du visage du Père et, dans le Nouveau Testament, la Parole de Dieu est concentrée en Jésus Christ (Jean 1, 18). Mais quand les évangélistes évoquent la vie de Jésus, ils relisent les souvenirs historiques en leur donnant une signification dans le vécu concret des premières communautés.

      Reconnaissons que ces textes ne donnent pas en eux-mêmes la Parole de Dieu, mais permettent de faire alliance avec le Père, d’entrer en dialogue avec le Fils, dans un échange où foi, confiance, vérité et vie se construisent et s’épanouissent. Le Père et le Fils ont un partenaire : le croyant et la croyante.

       S’ouvrir à la Parole de Dieu, c’est, à la lumière de la foi de l’Église, partir à la découverte de la présence de Dieu, dans l’événement Jésus Christ et dans nos vies personnelles. Avec les mots de la Règle de saint Benoît, reprenons ces paroles : « Quoi de plus doux que cette voix du Seigneur qui nous invite? Voyez comme le Seigneur lui-même dans sa bonté, nous montre le chemin de la vie ».

 

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2098. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

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