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3e dimanche ordinaire B - 25 janvier 2009

 

 

Un appel, des réponses

Première prédication de Jésus : Marc 1, 14-20
Autres lectures : Jonas 3, 1-5.10 ; Psaume 24(25) ; 1 Corinthiens 7, 29-31

La lecture évangélique de ce dimanche nous fait entendre la première prise de parole de Jésus dans l’Évangile selon saint Marc (1, 15). Ce qu’il dit alors est crucial et va bouleverser la vie d’une multitude de personnes : c’est la Bonne Nouvelle. Sans transition, Marc raconte ensuite l’appel des quatre premiers disciples. Cet enchaînement rapide donne une indication importante : pour que la Bonne Nouvelle prenne son envol, Jésus requiert des collaborateurs. Il ne vient pas inaugurer un projet personnel, mais instaurer une réalité que l’humanité est appelée à faire sienne : le règne de Dieu.

Ça déboule!

Le récit de l’appel des premiers disciples en tant que tel donne aussi un effet de rapidité, presque de précipitation. Jésus, passant au bord du lac de Galilée, appelle Simon et André, sans préambule, sans s’identifier, sans s’informer de qui ils sont, sans leur poser de question ou leur demander leur avis. Et ceux-ci abandonnent tout pour le suivre, sans s’informer de son identité, sans prendre le temps de réfléchir à ce dans quoi ils s’embarquent. Jésus leur donne comme seul indice qu’ils deviendront des pêcheurs d’homme.

La séquence ne se termine pas là. Tout de suite après, Jésus agit de la même manière avec Jacques et Jean, qui répondent avec le même empressement que les deux premiers appelés. Eux abandonnent non seulement leurs instruments de travail (barque et filets) mais aussi leurs proches, y compris leur propre père.

Des disciples déterminés

Cette mise en scène étonnante ne rapporte vraisemblablement pas le cours exact des événements. Le récit équivalent dans l’Évangile selon saint Jean est d’ailleurs plus plausible : les premiers disciples appelés par Jésus commencent par passer du temps avec lui, chez lui (1, 35-39). L’évangéliste Marc ne voulait cependant pas leurrer son lectorat, mais plutôt l’inviter à réfléchir à ce que signifie s’engager à la suite de Jésus. Et encore là, gardons-nous d’une lecture trop à la lettre ou d’une application directe à toutes les situations et personnes. En effet, les quatre premiers hommes appelés par le Seigneur ne deviendront pas des disciples «ordinaires», mais ses proches collaborateurs. Ils joueront un rôle clé dans la suite des choses, agissant comme figures fondatrices de l’Église. Il convenait donc, pour Marc, de les dépeindre comme des individus déterminés, capables de prendre des décisions rapides et radicales, sans tergiverser. De plus, l’évangéliste s’inspire sans doute ici du récit de la vocation d’Élisée, qui abandonne prestement famille et métier pour suivre Élie (1 Rois 19, 19-21).

Occupés et engagés

Ce texte de Marc est néanmoins de nature à nous interpeller dans notre propre condition de baptisés. Quelques éléments méritent notre attention. Ainsi, Jésus se présente dans un lieu relativement banal : sur le bord d’un lac, un endroit familier de la population locale. Il n’apparaît pas au sommet d’une montagne ou dans un sanctuaire. Il va au devant des pêcheurs, dans la simplicité de leur quotidien. Les appels à nous engager n’arrivent-ils pas, le plus souvent, sans avertissement, sans que nous ayons à les provoquer? Ils surviennent dans l’ordinaire de la vie, au beau milieu de nos occupations courantes.

Justement, les disciples que Jésus appelle sont des personnes particulièrement occupées. Leur métier de pêcheurs les mobilise sans doute toute la journée et au-delà. Embarqués aux petites heures, ils doivent encore, une fois rentrés, traiter le fruit de leur pêche et entretenir le matériel. Jésus aurait bien pu les laisser tranquilles. Et eux auraient pu lui répondre d’aller voir ailleurs. Mais non : il les appelle et eux le suivent, sans hésiter. Est-ce que cela ne ressemble pas à ce que nous vivons parfois comme chrétiens et chrétiennes? On dit souvent que les plus occupés parmi nous sont aussi les plus sollicités pour diverses tâches ou responsabilités. Peut-être vous reconnaissez-vous en ces personnes qui n’attendent pas les temps morts pour répondre aux appels qui leur sont adressés. Bien sûr, il ne s’agit pas de tout abandonner à la manière des quatre premiers disciples dans le récit de Marc. Mais parfois, il s’avère nécessaire de faire le tri, de laisser de côté certaines réalités qui peuvent nous paraître importantes afin de dégager de la place pour le Seigneur qui vient à notre rencontre.

L'appel de Jonas
Jonas 3, 1-5.10

La parole du Seigneur fut adressée à Jonas : « Lève-toi, va à Ninive, la grande ville païenne, proclame le message que je te donne pour elle » (Jonas 3, 1-2).

Jonas semble se comporter à la manière de Simon, André, Jacques et Jean. Sans poser de question, sans hésitation, il répond à l’appel du Seigneur et se rend à Ninive. Pourtant, le prophète avait réagit dans un premier temps à l’encontre de ce que le Seigneur lui demandait. Au lieu de se diriger vers la capitale babylonienne, si mal réputée, il a pris un bateau dans la direction opposée (1, 1-3) Puis la situation s’étant retournée, Jonas annonce finalement le message de Dieu. En fait, c’est plutôt la population de Ninive qui réagit d’une façon semblable à celle des premiers disciples appelés par Jésus. En effet, les Ninivites adhèrent à la parole du prophète dès qu’elle entend ses paroles. Dans son ensemble le livre de Jonas lance un message de tolérance. Le peuple juif est invité à prendre conscience que Dieu peut se montrer bon même envers les autres nations, y compris les plus détestables.

La réponse de Paul
(1 Corinthiens 7, 29-31)

Je dois vous le dire : le temps est limité. Car ce monde tel que nous le voyons est en train de passer (1 Co 7, 29.31b).

La deuxième lecture permet de faire des liens intéressants avec l’évangile. Paul, en effet, a compris que l’appel du Seigneur suscite une réponse radicale, à savoir un détachement par rapport aux réalités actuelles. L’apôtre s’exprime alors dans un contexte particulier : fraîchement converti, il est convaincu que la venue finale du Christ est pour bientôt. Ce monde n’en a plus pour longtemps : mieux vaut apprendre à vivre sans attaches.

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2171. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

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