L’adoration des mages. Bartolomé Esteban Murillo, c. 1655-1660.
Huile sur toile, 190 x 146 cm. Musée d’Art de Toledo (Wikipédia).

Allons voir où germe l’espérance

René LapriseRené Laprise | Épiphanie (C) – 5 janvier 2025

Les mages rendent visite à Jésus : Matthieu 2, 1-12
Les lectures : Isaïe 60, 1-6 ; Psaume 71 (72) ; Éphésiens 3, 2-3a. 5-6
Les citations bibliques sont tirées de la Traduction liturgique officielle.

Les souvenirs de mon enfance me ramènent des images joyeuses de la période des fêtes, autant pendant l’attente de Noël que lors des célébrations familiales et paroissiales qui entouraient Noël, la fête de la sainte Famille et le nouvel An. La fête des rois venait conclure cette tournée de nos rencontres où nous étions tantôt les hôtes, tantôt les visiteurs.

Un sentiment intérieur nous habitait, celui de voir, sentir et goûter ce passage des fêtes qui nous amenait vers du neuf, la nouvelle année. C’est comme si à travers l’hiver, un nouveau germe de vie venait à notre rencontre. L’espérance enveloppait les sourires, les rires et les accolades de nos visites mutuelles.  

N’était-ce pas le même sentiment que portait les rois mages en route vers l’étoile qui les guidait. La famille qui allait les accueillir portait une espérance nouvelle. Les présents de ces visiteurs venus de loin exprimaient toute leur joie et leur reconnaissance. En retour, ils allaient découvrir que l’amour de Dieu avait embrasser toute l’humanité dans la naissance d’un tout petit enfant.

Où est le roi ?

La visite des mages dans l’Évangile de Matthieu nous présente ces trois chercheurs à la recherche du roi des Juifs. Dans leur sagesse, ils reconnaissent le signe de sa venue.

« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?
Nous avons vu son étoile à l’orient
et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »

Leur recherche et leur visite à l’enfant de la crèche bouleverse les autorités du temps. L’annonce de l’arrivée du Messie fit monter des sentiments de jalousie et de crainte. Devant l’inconnu, le roi Hérode cherche à l’éliminer, mais Joseph et Marie ont pris l’enfant et se sont enfuis en Égypte.

Un même héritage pour toutes les nations

Dans sa Lettre aux Éphésiens, saint Paul souligne l’amplitude de la grâce de Dieu et que cette grâce n’a pas de frontières et elle est pour toutes les générations actuelles et à venir.  

Ce mystère,
c’est que toutes les nations sont associées au même héritage,
au même corps, au partage de la même promesse,
dans le Christ Jésus,
par l’annonce de l’Évangile.

Comme pour les rois mages qui venaient de différentes nations, l’étoile brille sur toute l’humanité, éclairant nos chemins pour nous guider vers l’espérance de la promesse du Christ qui nous adresse un message d’amour, de justice et de paix.  

La tradition de la bénédiction du Jour de l’An est l’occasion de partager et souhaiter cette paix du cœur que nous offre le Seigneur. Offrir la paix en début de la nouvelle année, c’est davantage qu’une simple résolution, c’est l’expression d’un engagement profond et sincère afin de faire advenir le royaume dans nos milieux. Si les nations ont le même héritage, ils aspirent au même bonheur, à la joie qui fait vivre.

Illuminé par Dieu

Dans le texte du livre d’Isaïe, un message d’espérance est adressé à la communauté de Jérusalem après son retour d’exil. Devant une période de découragement et une certaine crise d’espérance, le rappel que la gloire du Seigneur s’est levée sur Jérusalem vient relancer le peuple pour un nouvel avenir. 

Debout, Jérusalem, resplendis !
Elle est venue, ta lumière,
et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi.
    Voici que les ténèbres couvrent la terre,
et la nuée obscure couvre les peuples.
Mais sur toi se lève le Seigneur,
sur toi sa gloire apparaît.

Dans sa reconstruction, le peuple deviendra un phare, une lumière qui guidera les nations et rassemblera ceux et celles qui s’étaient égarés au loin.

Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore.
    Lève les yeux alentour, et regarde :
tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ;
tes fils reviennent de loin,
et tes filles sont portées sur la hanche. 

À mon tour, est-ce que je me laisse interpeler par la lumière du Christ que nous apporte la célébration de sa naissance? En allant à la rencontre de l’Emmanuel, il nous montre que l’espérance est sans cesse possible. Que cette nouvelle année soit l’occasion d’un nouveau départ. 

René Laprise est diacre permanent de l’archidiocèse de Gatineau (Québec).

Source : Le Feuillet biblique, no 2872. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l’autorisation du Diocèse de Montréal.

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