Les noces de Cana. Fresque (fragment). Église du Saint-Sauveur, Géorgie (Wikimedia).

René Laprise | 2^e dimanche du Temps ordinaire (C) – 19 janvier 2025

Le signe de l’eau changée en vin : Jean 2, 1-11
Les lectures : Isaïe 62, 1-5 ; Psaume 95 (96) ; 1 Corinthiens 12, 4-11
Les citations bibliques sont tirées de la Traduction liturgique officielle.

Peu importe les cultures et les origines ethniques, il est intéressant de comprendre et de découvrir que des valeurs communes se retrouvent dans les traditions familiales de l’union d’un couple et de leur désir de fonder un foyer. L’aspiration au bonheur devient alors la trame centrale qui traverse les continents et fait de la terre notre maison commune, notre foyer familial. Le pape François parle avec raison qu’il est urgent et essentiel de prendre soin de notre maison commune, la terre et la grande famille humaine.

Même si la famille contemporaine est face à certains défis, comme il y en a eu de façon cyclique selon les époques, elle demeure tout de même une référence. Elle est un point d’ancrage duquel s’organise le vivre ensemble de nos sociétés. S’il est vrai que la famille est la première Église, elle est aussi le moule d’où débute l’éducation des enfants et d’où l’on se soutient mutuellement dans la maladie et les épreuves d’une génération à l’autre.

La noce, lieu d’un premier signe

C’est lors d’une noce que Jésus décide de manifester un premier signe de la gloire de Dieu. Une noce, une occasion de joie et de fidélité, devient le lieu où se manifeste la bonté et l’abondance de l’amour de Dieu pour son peuple.

Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit.
C’était à Cana de Galilée.
Il manifesta sa gloire,
et ses disciples crurent en lui. (Jn 2,11)

Devant l’inquiétude de la mère de Jésus, la gloire de Dieu se manifeste par un signe pour rassurer les disciples de Jésus et les inviter à croire en lui, à avoir foi en lui.

Partager la joie de croire

Le Psaume 95 (Chantez au Seigneur un chant nouveau) nous rappelle avec fierté que croire est un acte de joie porteur d’espérance et de nouveauté. C’est aussi une invitation à aller aux périphéries, au-delà de nos frontières. Comme les disciples, chacun et chacune peut se tourner avec confiance vers le Seigneur et laisser le témoignage de notre joie rejoindre le cœur de l’autre.   

De jour en jour, proclamez son salut,
racontez à tous les peuples sa gloire,
à toutes les nations ses merveilles ! (vv. 2b-3)

Dieu épouse notre humanité

L’image du jeune époux et de la jeune épouse dans le texte du prophète Isaïe représente bien l’attachement de Dieu pour son peuple, pour notre humanité. Comme dans la communion et l’intimité d’un couple, le Seigneur veut faire grandir son peuple comme les époux l’un envers l’autre. La joie et l’épanouissement de l’un font le bonheur de l’autre et de là rayonne leur témoignage d’amour.

Tu seras une couronne brillante
dans la main du Seigneur,
un diadème royal
entre les doigts de ton Dieu. (Is 62,3)

Est-ce que nous sommes capables de voir dans notre monde d’aujourd’hui cette fidélité et ce désir de Dieu pour notre maison commune, notre monde? Il devient alors nécessaire de prendre le temps d’écouter ce qui grandit sous le couvert de froid de nos hivers. L’espérance peut nous sembler fichée.   

On ne te dira plus : « Délaissée ! »
À ton pays, nul ne dira : « Désolation ! »
Toi, tu seras appelée « Ma Préférence »,
cette terre se nommera « L’Épousée ».
Car le Seigneur t’a préférée,
et cette terre deviendra « L’Épousée ». (Is 62,4)

Les dons de chacun et chacune

Revenons au portrait du couple et de la famille. Leur richesse ne réside-t-elle pas dans la variété des dons et des charismes où chacune et chacun peut faire valoir et partager ses talents. Dans sa lettre aux Corinthiens, saint Paul écrit que si les dons de la grâce et les services sont variés, c’est le même Esprit et le même Seigneur qui agit en nous tous.

Mais celui qui agit en tout cela,
c’est l’unique et même Esprit :
il distribue ses dons, comme il le veut,
à chacun en particulier. (1 Co 12,11)

En ce début du nouvel an et de cette année jubilaire, répondons avec joie à l’invitation du pape François d’être des pèlerins d’espérance avec nos dons particuliers au cœur des couples et des familles d’aujourd’hui.

René Laprise est diacre permanent de l’archidiocèse de Gatineau (Québec).

Source : Le Feuillet biblique, no 2874. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l’autorisation écrite du site interBible.org.