(Vera Wijermars / Unsplash)

En toute fidélité

René LapriseRené Laprise | 27e dimanche du Temps ordinaire (C) – 5 octobre 2025

Servir avec humilité : Luc 17, 5-10
Les lectures : Habacuc 1, 2-3 ; 2, 2-4 ; Psaume 94 (95) ; 2 Timothée 1, 6-8. 13-14
Les citations bibliques sont tirées de la Traduction liturgique officielle.

Dans le monde du travail d’aujourd’hui, il est souvent question de la rétention du personnel. En fait, la direction d’une entreprise ou d’une organisation communautaire souhaite garder le plus longtemps possible les membres de son équipe, fidéliser leur appartenance à l’organisation et s’assurer qu’ils soient heureux dans leur milieu de travail. C’est un peu la même chose dans le commerce aux détails, les entreprises cherchent à fidéliser leur clientèle. Cette fidélité assure une pérennité de l’industrie et la croissance de ses recettes.

Dans les textes de ce dimanche, la fidélité et la fierté sont au cœur du message. C’est en écoutant fidèlement la voix du Seigneur et en témoignant de son amour que nous pouvons réaliser de grandes choses, même si nous avons la foi seulement de la grosseur d’une petite graine de moutarde.

« Le juste vivra par sa fidélité »

Dans le livre du prophète Habacuc, un petit livre d’à peine trois chapitres, le cri du prophète ne reste pas sans la réponse de Dieu. Le style du langage du prophète se rapproche de celui des psaumes pour bien faire passer son message. Il supplie le Père de lui répondre.

Alors le Seigneur me répondit :
Tu vas mettre par écrit une vision,
clairement, sur des tablettes,
pour qu’on puisse la lire couramment…
    Si elle paraît tarder, attends-la :
elle viendra certainement, sans retard.
 

Dieu l’invite à avoir l’attitude du juste et non de l’oppresseur plein d’orgueil qui ignore la droiture. Le juste « vit par sa fidélité » et il saura accueillir la vision qui viendra sans tarder et à coup sûr.

Témoigner avec fierté

Dans sa deuxième lettre à Timothée, Paul lui rappelle que Dieu nous a offert un esprit de force et d’amour et non un esprit de peur. En ce sens, il faut être fier de témoigner de sa foi dans le monde, de l’annoncer dans le respect même si cela peut comporter des défis.

N’aie donc pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur,
et n’aie pas honte de moi, qui suis son prisonnier ;
mais, avec la force de Dieu, prends ta part des souffrances
liées à l’annonce de l’Évangile.

Paul comprend bien que cette annonce peut occasionner des conséquences, alors qu’il est en prison. Même de ce lieu, son message est plein d’espoir et il met la lumière sur l’amour de Jésus et l’Esprit Saint qui nous accompagne. D’une certaine façon, il tente de fidéliser Timothée à qui il a imposé les mains afin de raviver en lui ce don de Dieu.

Tiens-toi au modèle donné par les paroles solides
que tu m’as entendu prononcer
dans la foi et dans l’amour qui est dans le Christ Jésus.
    Garde le dépôt de la foi dans toute sa beauté,
avec l’aide de l’Esprit Saint qui habite en nous

Il suffit de si peu…

Dans l’Évangile selon saint Luc, l’image de la graine de moutarde nous amène à comparer la grandeur de la foi par une notion de quantité comme si l’importance se mesurait selon le poids ou la dimension. La réponse de Jésus a de quoi faire réfléchir. Si, même avec un peu de foi, de la grosseur d’une graine de moutarde, il est possible de réaliser de grandes choses, il suffit d’imaginer ce que nous pourrions réaliser avec une foi ardente et augmentée.

Si vous aviez de la foi,
gros comme une graine de moutarde,
vous auriez dit à l’arbre que voici :
‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’,
et il vous aurait obéi.

Cette image est également une belle façon de dire que peu importe la dimension de sa foi, débutante ou ancienne, grande ou petite, publique ou discrète, chacun et chacune peut faire une différence dans l’Église et notre monde.

Servir en toute fidélité

Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur,
mais écoutez la voix du Seigneur !

Comme on le chante dans le psaume 94, en ouvrant notre cœur à la voix du Seigneur, il peut nous conduire vers le bonheur, un bonheur qui amène à un sentiment de confiance et non de peur. Ainsi, comme croyant et croyante, nous pourrons contribuer à notre « devoir » de disciple missionnaire en toute simplicité avec le bagage de notre foi.

René Laprise est diacre permanent de l’archidiocèse de Gatineau (Québec).

Source : Le Feuillet biblique, no 2902. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l’autorisation écrite du site interBible.org.

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