La destruction du temple de Jérusalem en 70 de notre ère. Francesco Hayez (Wikipédia).

René Laprise | 33^e dimanche du Temps ordinaire (C) – 16 novembre 2025

Le commencement des douleurs et les persécutions : Luc 21, 5-19
Les lectures : Malachie 3, 19-20a ; Psaume 97 (98) ; 2 Thessaloniciens 3, 7-12
Les citations bibliques sont tirées de la Traduction liturgique officielle.

Récemment, à l’occasion de la messe de fermeture définitive d’une église, une paroissienne a rédigé le bref récit de cette communauté paroissiale qui avait été érigée il y a 93 ans. Elle rappelait les grandes lignes de l’histoire de ce village, spécialement des églises qui ont été construites, déménagées, détruites par le feu ou reconstruites et ce jusqu’à la dernière église qui est maintenant fermée et à vendre. Chacun de ces événements ont été sous le signe du courage. Il fallait du courage pour recommencer à chaque fois et poursuivre la mission, tout comme il faut du courage pour accepter la réalité d’aujourd’hui. Mais pour cette paroissienne, malgré ces temps de passage, « notre foi demeure inébranlable. »

On pourrait y voir un certain lien avec le texte de l’évangile de ce dimanche. L’important n’est pas le temple de pierres, mais les personnes qui forment le peuple de Dieu et qui témoignent de son amour même si parfois cela peut être difficile et décourageant.

Fidèle à l’espérance

Devant le découragement et l’abandon, le prophète Malachie redouble d’effort pour rappeler que la fidélité de Dieu ne s’éteint pas, peu importe la situation. Le prophète est conscient qu’il s’adresse à un peuple qui traverse des bouleversements face aux problèmes cultuels et rituels.

Mais pour vous qui craignez mon nom,
le Soleil de justice se lèvera :
il apportera la guérison dans son rayonnement.
(Malachie 3, 20)

Cet écrit prophétique se termine donc par l’espérance que la justice de Dieu prévaudra pour les fidèles qui auront choisi de rester dans la vérité à l’opposé de ceux et celles qui auront choisi un autre chemin.

Il faut faire sa part

Dans sa Deuxième lettre aux Thessaloniciens, Paul utilise une image forte pour exhorter la communauté à la prière et au travail afin de suivre le chemin qui leur avait été tracé. Sa lettre invite à une certaine radicalité tout en ayant une attitude de bonté comme entre frère et sœur.

Et quand nous étions chez vous,
nous vous donnions cet ordre :
si quelqu’un ne veut pas travailler,
qu’il ne mange pas non plus.
(2 Th 3, 10)

Paul tente de garder la communauté chrétienne concentrée sur sa mission dans le monde, tout en lui rappelant de demeurer vigilante face aux épreuves, souffrances et persécutions.

Or, nous apprenons que certains d’entre vous
mènent une vie déréglée, affairés sans rien faire.
    À ceux-là, nous adressons dans le Seigneur Jésus Christ
cet ordre et cet appel :
qu’ils travaillent dans le calme
pour manger le pain qu’ils auront gagné.
(2 Th 3, 10)

Persévérance…

Comme mentionné au début de cette réflexion, le témoignage d’espérance et de persévérance de la paroissienne rejoint le texte de l’Évangile selon saint Luc. Par l’image de la destruction du temple, le Christ annonce son jugement et sa mort sur la croix. Mais au-delà de la proximité de la persécution et du jugement, Jésus parle de la vie qui prend racine dans notre témoignage de persévérance, sans avoir à nous défendre comme c’est lui qui nous donne le langage de sagesse.

Prenez garde de ne pas vous laisser égarer,
car beaucoup viendront sous mon nom,
et diront : ‘C’est moi’,
ou encore : ‘Le moment est tout proche.’
Ne marchez pas derrière eux !
    Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres,
ne soyez pas terrifiés :
il faut que cela arrive d’abord,
mais ce ne sera pas aussitôt la fin.
(Luc 21, 8-9)

Jésus se fait rassurant en disant que nous n’avons pas à nous occuper de notre défense. C’est lui qui nous donnera les grâces pour apprendre à le suivre comme ses disciples pour annoncer l’amour de son Père pour notre humanité.

Faisons lui confiance

Comme on le chante dans le psaume 97, le Seigneur vient gouverner les peuples avec droiture. Avec cette invocation, n’est-il pas bon de nous laisser interpeler par ces hommes et ces femmes qui nous ont précédés dans la foi et ainsi les entendre nous redire « notre foi demeure inébranlable » devant les défis et les épreuves qui jalonneront la route de l’histoire de nos communautés chrétiennes.

Comme Jésus l’affirme « c’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. »

René Laprise est diacre permanent de l’archidiocèse de Gatineau (Québec).

Source : Le Feuillet biblique, no 2908. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l’autorisation écrite du site interBible.org.