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             Tous 
              les saints  
            Le cantique 
              de saint François 
             
                 «Heureux les pauvres de 
              coeur, les doux, ceux qui pleurent, ceux qui ont faim et soif de 
              justice, les miséricordieux, les coeurs purs, les artisans 
              de paix, les persécutés pour la justice ...» 
              (Évangile du jour). 
             
                 Le soleil se levait sur Assise. Ses 
              rayons frappaient le sommet de la colline et illuminaient les ruines 
              de l'ancienne forteresse féodale, au-dessus de la ville. 
              À mi-côte, dans le petit jardin du couvent de Saint-Damien, 
              François, malade, couché dans une cabane de roseaux, 
              participait à la naissance du jour. Après les affres 
              de la nuit, il se sentait mieux et goûtait une paix profonde. 
              Ses yeux lui laissaient un peu de répit. Et cette lumière 
              du petit matin était si douce, si belle. Les noirs cyprès 
              d'alentour se doraient à leurs cimes et se remplissaient 
              de chants d'oiseaux. Le ciel était pur et les fleurs du jardin 
              embaumaient. C'était un matin merveilleux. François 
              se sentait léger comme une aile. 
                 Mais le secret de sa joie était 
              au plus profond de lui-même. Il était dans les paroles 
              que le Seigneur lui avait fait entendre cette nuit, tandis qu'il 
              gémissait sous le poids des souffrances, l'âme au bord 
              du découragement. «Réjouis-toi, lui avait-il 
              dit, et sois dans l'allégresse au milieu de tes infirmités 
              et tribulations: dès maintenant vis en paix comme si tu partageais 
              déjà mon Royaume!» C'étaient des paroles 
              enivrantes. 
                 Une promesse de bonheur. Une invitation 
              à la joie. 
                 François avait envie de chanter 
              (Eloi Leclerc, François d'Assise, DDB). 
             
              LIEN : Et c'est ce matin-là que François chanta le 
              cantique des créatures. La joie de François était 
              un acte de dépassement vers un monde meilleur, vers une nouvelle 
              création. À la suite du Christ humble et pauvre, François 
              et ses compagnons ont refusé la puissance de l'argent («l'économie!»); 
              ils ont renoncé à s'approprier le monde et ses richesses, 
              à se placer au-dessus des autres en les dominant ... Alors 
              ils ont découvert la splendeur du monde. «Heureux les 
              pauvres de coeur», dit Jésus. Et tous les saints avec 
              lui, y compris les saints et les saintes d'aujourd'hui ... 
            * * * * * 
            La communion des saints: une chorale 
                   «Les saints sont une chorale, 
              une communion qui chante ce que nous ne pouvons pas et croit aux 
              parties que nous ne pouvons accepter. Ils chantent le chant de la 
              foi avec nous quand nous pouvons les joindre et ils murmurent le 
              chant de la foi quand nous ne le pouvons pas. Ensemble, nous, les 
              saints d'hier et d'aujourd'hui, chantons plus que nous pouvons chanter 
              seuls, car personne ne croit en tout mais tous croient. Car chaque 
              personne a reçu une perception d'une partie du mystère 
              de Dieu au milieu de nous » (William J. Bausch). 
              
            32e dimanche 
              ordinaire 
             « 
              Je suis venu trois fois » 
             « Jésus parlait à ses disciples de sa venue; 
              il leur disait cette parabole : ... Veillez donc, car vous ne savez 
              ni le jour, ni l'heure » (Mt 25, 1-13). 
            Il y avait un curé de petit village qui se sentait bien 
              seul. Un jour, il supplia le Seigneur: «Viens me faire une 
              visite!» 
             
                  - D'accord, dit le Seigneur, je 
              viendrai demain. 
              M. le curé se leva très tôt pour bichonner son 
              âme et son presbytère. Vers 8 heures on sonna. C'était 
              le petit Antoine. 
             
                - Ma grand-mère va pas bien, elle 
              veut vous voir. 
             
            Ennuyé, M. le curé dit à Antoine qu'il irait 
              le lendemain parce que aujourd'hui il était trop pris. À 
              midi, on sonna. C'était Gustave le clochard. 
                 - Je peux manger avec toi? 
             
            M. le curé lui donna rapidement du pain puis ferma très 
              vite la porte. 
             
                 - J'attends de la visite. 
             
            À 8 heures du soir, enfin un coup de sonnette le fit bondir 
              de joie. Mais c'était le maire qui venait le voir pour un 
              problème personnel. Il l'écouta distraitement: «Qu'est-ce 
              qu'ils ont tous aujourd'hui?» Le maire partit, étonné 
              et déçu. À minuit, M. le curé soupira 
              : 
             
                - Seigneur, tu n'es pas venu! 
                - Mais si, dit le Seigneur, je suis venu 
              trois fois (A. Sève, 365 matins, p. 143). 
             
            LIEN : L'évangile de Mathieu offre trois paraboles successives 
              sur la vigilance: le serviteur qui attend son maître, les 
              dix vierges, les talents. Même si le fond de scène 
              se situe dans les «temps derniers», les paraboles nous 
              ramènent vite au temps présent. Dans cette parabole 
              les dix vierges se préparent à aller à la rencontre 
              de l'époux; devant son retard, elles finissent par s'endormir. 
              La rencontre est ratée. 
                 Dieu se présente ainsi à 
              l'improviste au jour où l'on n'y pense plus, au moment où 
              l'on ne l'attend plus. Dieu semble tarder ou apparemment absent; 
              et on finit par se lasser et tomber dans la tiédeur, la routine, 
              l'engourdissement. Puis la lampe faiblit, vacille et s'éteint... 
              
            Chronique 
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              L'homme aux sept masques 
              
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