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             Le surplus 
              de l'espoir 
             «Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les 
              morts? » (Luc 24, 5). 
              
                   Michel qui revient d'Amérique 
              Latine me parlait récemment des communautés de chrétiens 
              qu'il a rencontrées partout, dans les banlieues misérables 
              des villes, dans le dénuement des villages de campagne. On 
              dit qu'il y a environ 60 000 de ces « communautés de 
              base » dans le sous-continent. Peu importe la précision 
              relative de l'évaluation. Ces hommes et ces femmes se rassemblent. 
              Pour partager la pauvreté ou la misère. Pour nourrir 
              les enfants. Pour lutter contre l'alcoolisme. Pour apprendre à 
              lire. Pour équiper un centre de soins. Pour protester contre 
              les arrestations arbitraires, contre l'expropriation brutale des 
              terres. Ils se rassemblent aussi pour prier, pour préparer 
              un baptême, pour célébrer une fête. Mon 
              ami me disait la joie de tous ces pauvres. 
                 Jusque dans les situations qui semblent 
              sans issue, ils cherchent et s'efforcent de créer le monde 
              nouveau annoncé par Jésus; celui de la justice, de 
              la paix, de l'amour. Ces hommes et ces femmes sont souvent le jouet 
              de la spéculation financière internationale et des 
              bouleversements économiques planétaires, et ils ne 
              renoncent pas, alors même que l'avenir semble implacablement 
              bouché. Je pense au mot du philosophe et théologien 
              Ricoeur à propos de la foi des chrétiens : « 
              Nous sommes dépositaires du surplus de l'espoir ... » 
            LIEN: Ce penseur faisait cette déclaration dans un congrès 
              international, au Canada, il y a douze ans. Il reconnaissait que 
              d'autres hommes, qui ne sont pas chrétiens, exercent aussi 
              la poussée de l'espoir à l'encontre des pesanteurs 
              inhumaines de l'histoire. Mais il faisait remarquer que les chrétiens 
              ont des raisons particulières d'être ce levain et ce 
              ferment. Car ils affirment que Jésus mort et enseveli est 
              ressuscité: ils attestent « le surplus du sens sur 
              le non-sens ». La vie est plus forte que la mort ... Le théologien 
              concluait : « Le chrétien, c'est l'adversaire de l'absur-de, 
              le prophète du sens. » (G. Bessière, Journal 
              étonné, pp. 90-91). 
             
              Je ne mourrai jamais
                 Des enfants demandaient au professeur 
              ce que c'était que de mourir. Le professeur leur dit que 
              mourir c'était comme s'endormir sans se réveiller. 
             
                 Alors un des enfants dit : « 
              Moi je ne mourrai jamais car c'est ma mère qui me réveille 
              tous les matins. » (J. Monbourquette, Mourir en vie). 
            LIEN: Parole d'enfant naïve peut-être, mais qui étonne 
              par sa confiance sans faille. Elle peut très bien se transposer 
              au réveil qu'entraîne la résurrection de Jésus. 
              Être éveillé, chaque jour de notre vie et à 
              l'heure de notre mort par le cur maternel de Dieu qui s'exprime 
              en Jésus ressuscité, c'est traverser avec lui les 
              morts de la vie et la nuit de notre mort. Réalité 
              à la fois vibrante et « intouchable »approchée 
              pour la première fois par Marie. 
              
            Chronique 
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