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             La libellule 
              - Veillée pascale 
             «Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les 
              morts? » (Luc 24, 5). 
              
                   « Quelle belle journée 
              », se dit le jeune garçon en lui-même. « 
              C'est bon de me retrouver tout seul avec grand-papa en train de 
              pêcher ». Tous les deux pêchaient et causaient 
              tout en laissant dériver la chaloupe sur le lac calme. 
                 Après quelque temps, cependant, 
              le garçon devint un peu impatient, un peu plus agité. 
              Il se pencha par-dessus bord, au risque de faire chavirer le bateau, 
              pour regarder au fond de l'eau. Il vit alors, une nuée de 
              nymphes qui glissaient sur l'eau, tout autour, juste sur la surface, 
              comme si elles patinaient. 
                 Soudain, l'un de ces insectes grimpa 
              sur l'aviron. À mi-hauteur, il s'agrippa avec ses pattes 
              au bois de la rame et devint inerte, comme mort. Le petit garçon 
              était tout étonné. Aussi, il réveilla 
              son grand-père qui somnolait sous son chapeau, pour lui montrer 
              l'insecte qui venait de mourir sur son aviron. Puis tous deux se 
              remirent à pêcher. 
                 Environ trois heures plus tard, le 
              garçon jeta un coup d'il sur l'insecte mort. Il sursauta 
              et fit presque verser le bateau quand il vit la carcasse de l'insecte. 
              Celle-ci avait séché et elle avait commencé 
              à se craqueler sous la chaleur du soleil. On aurait dit que 
              ça bougeait à l'intérieur de la carapace. Silencieusement, 
              le grand-père et son petit-fils, émerveillés, 
              surveillaient le prodige qui se déroulait sous leurs yeux. 
                Oui, en effet, à travers une petite 
              fente, de longues tentacules surgirent, puis une tête ronde 
              avec des yeux globuleux, puis des ailes transparentes, nervurées, 
              tout humides et finalement une belle libellule brillante au soleil. 
                Tous deux, l'homme et l'enfant, ne laissaient 
              pas l'insecte des yeux. La libellule commença peu à 
              peu à bouger les ailes. Puis elle s'envola gracieusement 
              au-dessus de l'eau où les autres nymphes continuaient à 
              nager. Elles ne reconnaissaient pas leur compagne qui partageait 
              leur jeu il y a quel-ques heures. Le garçon, de son doigt, 
              frappa la carapace abandonnée par l'insecte : elle résonnait 
              comme un tombeau vide (Cecil. B De Mille). 
            LIEN: Jésus est ressuscité. Le tombeau n'a pu le 
              retenir. Il est vivant, d'une vie nouvelle, de la vie d'un ressuscité! 
              Comment le reconnaître; c'est bien lui qui a partagé 
              notre vie humaine. Pierre courut au tombeau; mais en se penchant, 
              il ne vit que le linceul. Il s'en retourna chez lui, tout étonné 
              de ce qui était arrivé (Lc 24, 12). 
            ***** 
            Qui perd gagne
                Un pasteur s'arrêta pour saluer la 
              veuve d'un paroissien qu'on avait enterré il y avait à 
              peine quelques semaines. La dame exprima son désappointement 
              personnel dans le fait de recevoir un grand nombre de cartes de 
              sympathie d'amis très chers qui faisaient continuellement 
              allusion à la perte de son mari. Elle disait avec conviction 
              au pasteur : « Mais voyons donc, mon mari, Roy, n'est pas 
              perdu et je ne l'ai pas perdu quand il est mort. Oui, je l'admets, 
              il est peut-être parti, mais je sais exactement où 
              le trouver. Ne me dites pas qu'il est perdu.» 
            LIEN: Malgré sa peine, cette femme comprend la réalité 
              de la fête de Pâques. Dans le miracle du tombeau vide, 
              nous commençons à comprendre que la mort n'est pas 
              une fin, mais un commencement; cette vie que nous connaissons n'est 
              pas une fin en elle-même mais un passage vers l'éternité 
              en présence de Dieu. Pâques nous fournit une vue sur 
              la vie éternelle que nous possédons déjà 
              si nous savons que le Père a ressuscité son Fils. 
              Cette perspective n'a-t-elle pas le pouvoir de nous inspirer joie 
              et bonheur malgré les difficultés de la vie présente. 
              Dans la Résurrection de Jésus, nous ne sommes pas 
              perdus à la fin de notre vie mais nous renaissons à 
              la vie éternelle du Ressuscité. Un triomphe que nous 
              célébrons avec Jésus au-jourd'hui et à 
              tous les dimanches. 
            Les ufs du ciel
                Cet après-midi, j'ai rencontré 
              une fillette qui portait dans un petit panier les ufs qu'elle 
              venait de découvrir près de la maison. Ce petit chaperon 
              rouge émerveillé a soulevé le couvercle vers 
              moi. Puis elle a cassé une coquille de couleur chocolat et 
              elle a commencé de manger avec délices ce que des 
              esprits superficiels auraient pris pour un uf cuit dur. Cet 
              uf que les cloches avaient laissé tomber dans les herbes 
              à leur retour de Rome avait un goût qui n'était 
              pas tout à fait de cette terre! La joie qui rayonnait sur 
              le visage de cette petite fille me disait à sa manière 
              le message de Pâques : le cours de ce monde n'est pas figé, 
              l'impossible peut arriver. 
                Rencontrer Pâques dans les yeux d'une 
              fillette qui cherche les ufs du ciel, n'est-ce pas puéril, 
              « débile », comme disent les jeunes, alors que 
              nous vivons dans un monde tragique, rongé par l'incertitude 
              de l'avenir, par la violence, et le mal de vivre? N'est-ce pas oublier 
              les convulsions sanglantes qui secouent notre terre? (G. Bessière, 
              Journal étonné, pp. 89-90). 
              
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